La France n'est pas en crise avec le Maroc, a assuré jeudi la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, en réponse aux critiques de parlementaires marocains et à une virulente campagne de presse anti-française des médias locaux. « Nous sommes au contraire dans un partenariat d'exception que nous entendons nourrir », a déclaré Anne-Claire Legendre lors d'un point presse, soulignant la volonté de Paris d'inscrire cette relation bilatérale « dans les 10 à 20 ans » à venir. Elle a rappelé la visite de la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna en décembre. « C'était une visite très positive », a-t-elle dit, soulignant « le jalon important » que constituera celle du président Emmanuel Macron, prévue en principe au cours du premier trimestre. La classe politique marocaine et les médias proches du pouvoir ne décolèrent pas depuis que le Parlement européen a adopté à une large majorité il y a une semaine une résolution s'inquiétant de la dégradation de la liberté de la presse au Maroc. Le parlement s'est également dit « profondément préoccupé » par « les allégations selon lesquelles les autorités marocaines auraient corrompu des députés au Parlement européen ». Le texte des eurodéputés a été très mal accueilli à Rabat. Principale accusée: la France, ancienne puissance coloniale, à qui il est reproché d'avoir « orchestré » une campagne anti-marocaine à Bruxelles. « Dans les coulisses de cette décision se cache un pays que l'on croyait ami et partenaire sûr mais l'odeur du gaz lui a fait perdre sa tête », a opiné Ahmed Touizi, un député de la majorité, en référence au rapprochement entre Paris et Alger, rivale régionale de Rabat.