En plein enquête sur l'affaire «Qatargate» et son volet marocain, la France s'empare de ce dossier. La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna a appelé, dans une lettre adressée au chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, à intervenir pour mettre un terme aux «ingérences étrangères» au Parlement européen, rapporte l'agence EFE. «C'est un dossier sur lequel nous espérons que des mesures pourront être prises et que nous suivrons avec la plus grande vigilance», a déclaré hier, pour sa part, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse. Interrogée sur les allégations selon lesquelles le Maroc aurait pu soudoyer des membres actuels ou anciens du Parlement européen, la porte-parole a répondu que la France souhaite «que tout soit clarifié», soulignant que ces faits «pourraient être particulièrement graves s'ils sont avérés», ajoute la même source. Contrairement à la France, l'Espagne n'a pas encore demandé une intervention de Josep Borrell. La semaine dernière, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez a plaidé pour la prudence. «Nous devons d'abord disposer de toutes les données pour pouvoir décider des actions à prendre ensuite», a-t-il souligné en réponse à une question d'un journaliste sur l'implication présumée du Maroc dans la corruption d'eurodéputés. Des eurodéputés français ont contribué aux côtés d'autres parlementaires européens à rejeter une proposition réclamant d'appliquer aux lobbyistes marocains les mêmes sanctions infligées aux représentants des intérêts du Qatar, dont l'ancienne vice-présidente du PE, la Grecque Eva Kaili. Le projet a été rejeté par 253 eurodéputés, contre 238 pour et 67 abstentions. La ministre française des Affaires étrangères s'est rendue, le 16 décembre à Rabat, où elle a eu des entretiens avec son homologue marocain, Nasser Bourita. A cette occasion, les deux parties ont parlé de l'ouverture d'une nouvelle page dans les relations entre Rabat et Paris.