La Corée du Nord a répliqué vendredi au dernier train de sanctions de l'ONU en tirant sur une distance inédite un missile balistique qui a survolé le Japon, démontrant selon les analystes sa capacité à cibler le territoire américain de Guam. Le missile a été lancé d'un site proche de Pyongyang, moins d'une semaine après l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une huitième série de sanctions pour tenter de convaincre le pays reclus de renoncer à ses programmes balistique et nucléaire interdits. La nouvelle résolution sanctionnait le sixième essai nucléaire nord-coréen, de loin le plus puissant et qui concernait selon Pyongyang une bombe H suffisamment petite pour équiper un missile. Le Conseil de sécurité de l'ONU a annoncé une réunion d'urgence pour vendredi dans l'après-midi. D'après le commandement des opérations militaires américaines dans le Pacifique, il s'agissait d'un missile à portée intermédiaire qui n'a pas menacé le continent américain ni le territoire de Guam, dans le Pacifique, où Washington possède des installations militaires stratégiques. Selon le ministère sud-coréen de la Défense, le missile a probablement parcouru 3.700 kilomètres, atteignant une altitude maximum de 770 km, avant de s'abîmer dans le Pacifique. C'est la distance la plus longue jamais parcourue « par un de leurs missiles balistiques« , a commenté sur Twitter Joseph Demsey, de l'Institut international des études stratégiques.