La machine est en marche. Les réformes se poursuivent et les préparatifs vont bon train en vue de garantir l'édification de l'Etat social. Tout un dispositif est donc mis en place, conformément à la vision royale, afin d'assurer l'avancement des chantiers de la santé et de l'investissement. La trame du projet de loi de finance 2023 (PLF 2023) est désormais connue. Cependant, elle soulève les remous au sein de l'opposition, depuis que le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch a diffusé, la semaine dernière, auprès des ministres et des Hauts commissaires, une lettre d'orientation pour la préparation des sous-budgets pour l'exercice 2023. Le marathon budgétaire 2023 est parti d'une circulaire de directive, dessinant les contours de l'Etat social, à travers laquelle Akhannouch a mis en exergue la détermination du gouvernement à poursuivre, en 2023, les réformes structurantes et les chantiers ambitieux entamés au cours des années précédentes. La note fixe d'ailleurs les grandes orientations du PLF 2023, qui aujourd'hui s'articulent autour de 4 grandes priorités à savoir : Le renforcement des bases de l'Etat social, la relance de l'économie nationale à travers le soutien à l'investissement, la consécration de la justice territoriale et enfin la récupération des marges financières pour garantir la durabilité des réformes. → Lire aussi: Circulaire : Akhannouch appelle les ministères à rationaliser les dépenses de consommation A souligner que la note de cadrage place la généralisation de la couverture sociale en tête des priorités du gouvernement. Aziz Akhannouch a d'ailleurs appelé les membres du gouvernement à donner la priorité aux projets en cours de réalisation, notamment ceux qui font l'objet d'accords signés devant le souverain ou encore ceux signés avec des bailleurs de fonds internationaux. C'est dans ce sens que le gouvernement vise à poursuivre ses actions et ses politiques en mettant en œuvre les dispositions de la loi-cadre relative au système de santé et les conclusions du dialogue social pour la revalorisation et la qualification du secteur. La note de cadrage a également porté sur la réforme du système de retraite. Akhannouch a précisé dans sa lettre d'orientation que le plan d'action portant sur ce dossier sera mis en oeuvre dès 2023, conformément à une approche participative avec les différentes parties prenantes et dans le strict respect du calendrier fixé par le roi Mohammed VI. L'objectif étant d'élargir la base d'affiliation aux régimes de retraite aux personnes actives, ne percevant pas de pension. Mais aussi d'élargir l'indemnisation pour perte d'emploi à toute personne ayant un emploi stable. A noter que la lettre de cadrage s'est penchée sur d'autres secteurs notamment ceux de l'éducation, de l'économie et la justice territoriale. Rappelons que chaque département ministériel est appelé à adresser ses propositions à la direction du budget du ministère des Finances, avant le 31 août. La note de cadrage dénoncée par l'opposition Certes, la lettre d'orientation a exposé les grandes lignes du projet de loi de finance visant toutes réaliser des réformes structurelles en vue d'offrir des services de qualité au citoyen marocain. Néanmoins, cette note de cadrage a été critiquée par bon nombre de groupes d'opposition qui dénoncent le manque d'innovation et l'absence d'esprits réformistes. En effet, le Groupe socialiste notamment l'USFP a souligné que les directives du Chef du gouvernement « n'étaient pas empreintes d'un nouvel esprit réformiste ». Au contraire, elles étaient « coincées dans une logique économique dominée par le maintien des grands équilibres financiers au lieu de renforcer les mécanismes des équilibres sociaux », selon une source citée par Hespress. Il convient de souligner que la note de cadrage est intervenue dans un contexte difficile marqué par un climat tendu et des tensions internationales ainsi que de fortes volatilités des prix des matières premières. Le gouvernement doit donc absolument tenir compte de la situation actuelle et proposer de nouvelles solutions concrètes, réalisables et surtout qui s'adaptent aux exigences engendrées par les circonstances. Chose qui manque dans la stratégie définie par l'exécutif, selon le groupe socialiste qui affirme que les priorités identifiées dans la note de cadrage ne sont autres qu'un langage de slogan. Selon la source : « l'Exécutif a maintenu les mêmes orientations approuvées par l'actuelle loi de finances, et n'a rien apporté de nouveau par rapport aux réformes fondamentales que les Marocains attendent d'un gouvernement qui prétend croire en l'Etat social ». Autre point dénoncé par l'opposition est l'absence de tout détail portant sur l'élaboration du budget 2023. Face à toutes ces failles, Abderrahim Chahid, chef du Groupe socialiste, espère vivement que le gouvernement reconsidère l'ensemble de la politique sociale générale, selon sa déclaration à Hespress. Du côté du Parlement, la prochaine session sera une occasion pour le gouvernement de corriger son cap en interagissant activement avec l'opposition parlementaire, et ce à travers une véritable approche participative et consensuelle au profit du Royaume et des citoyens marocains.