Des universitaires et chercheurs marocains plaident pour le lancement d'une nouvelle et audacieuse stratégie de communication en direction de l'Espagne, notre voisin du nord, pour atténuer les clichés négatifs que se font les espagnols du Maroc ou rectifier et corriger leur approche et leur appréhension à propos de la question du Sahara. C'est le constat établi par nombre de chercheurs universitaires et de journalistes marocains, à l'issue d'une table ronde, organisée à Ifrane (18 et 19 Mars 2022) par l'Université Mohammed en Abdallah de Fès, sur le thème «la désinformation sur la question du Sahara marocain». Les communications des chercheurs et journalistes ont été compilées dans un ouvrage commun intitulé « la désinformation dans la question du Sahara marocain ». Jusqu'ici, l'action du Maroc serait restée limitée, en ce sens que le Maroc aurait pu, depuis longtemps, étant donné le voisinage proche, créer, entre autres, une chaine de radio et de télévision professionnelles, en direction de son voisin du nord, pour expliquer l'histoire commune partagée pendant des siècles par les deux pays, mais aussi entretenir une jonction culturelle, linguistique, politique, économique et sociale permanente avec l'Espagne. La récente crise entre les deux pays, conséquente à l'accueil réservé au séparatiste Brahim Ghali, dont des cousins se sont récemment manifestés à Ben Guerir au Maroc, montre combien les deux pays s'ignorent mutuellement, alors que l'héritage commun, historique et culturelle, aurait pu rapprocher les deux pays pour raffermir la coopération entre les deux pays, qui occupent des positions stratégiques, de part et d'autre du détroit de Gibraltar, le rocher qui emprunte son nom à un stratège militaire berbère marocain. → Lire aussi : Espagne-Maroc :Une nouvelle secousse diplomatique ébranle l'Algérie Cela est d'autant plus justifié que des régions entières du Royaume du Maroc parlent espagnol, dans le nord et dans le sud du pays. Il appartient en effet au Maroc de mettre au point une stratégie de communication en direction de son voisin du nord, pour rectifier les clichés négatifs très répandus en Espagne (entretenus dans la littérature espagnole) qualifiant péjorativement les marocains de «maures». Le Maroc est un grand pays, à l'histoire millénaire, que les espagnols connaissent bien, pour qu'un groupuscule séparatiste minoritaire, brandissant fondamentalement l'écriteau de la famine et de la malnutrition, puisse suppléer le Royaume ancestral. Tournée surtout vers le nord et le sud, le Maroc est appelé à mettre en place une stratégie de communication en direction de l'Espagne, pour approfondir les liens culturels entre les deux pays, maintenant que l'Espagne a adhéré à sa démarche pour le règlement de la question du Sahara, et qu'elle a enfin réalisé que son véritable partenaire, viable et éternel, ne peut être que le Royaume du Maroc et que son essor est étroitement lié à ce voisin du sud de la Méditerranée. Ce destin commun pourrait encore se consolider davantage si les deux pays décidaient de construire une liaison fixe commune, à travers le détroit de Gibraltar, une liaison qui canaliserait un immense trafic routier touristique et commercial entre l'Afrique sub saharienne et le l'Europe. En adhérant à la démarche marocaine, l'Espagne, n'a en fait que rallié le mouvement enclenché par les Etats unis en décembre 2020 en faveur du Maroc, en reconnaissant la souveraineté pleine et entière du Maroc sur l'ensemble de son Sahara. Une partie de la société civile espagnole, qui baigne dans une propagande idéologique caduqe, finira par comprendre, sans nul doute, que l'intérêt de l'Espagne réside dans son rapprochement avec le Maroc. (*) Journaliste et écrivain