Depuis qu'il est à la tête du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, le Ministre Mehdi Bensaid, décidé à faire avancer la culture, s'est engagé à en faire son bâton de pèlerin. Dès les premiers jours, il a investi le terrain pour un diagnostic des besoins, conscient que la culture est un levier de prospérité économique et un élément incontournable dans le processus de développement durable. Et c'est à travers le théâtre et le cinéma, que le nouveau ministre envisage une réforme culturelle afin de promouvoir les valeurs nationales et l'intégration des jeunes dans la société mais aussi pour renforcer l'image du Royaume à l'intérieur et à l'extérieur de ses frontières. Ainsi, pour le quinquennat en cours, la culture sera l'un des principaux piliers mais aussi le grand pari que compte remporter Mehdi Bensaid. D'ailleurs, le jeune ministre s'empare à bras le corps de ses départements avec la nette conviction que la volonté politique de changer les choses peut défier les moyens. En tout cas, sa passion et son enthousiasme ne peuvent que nous redonner espoir pour des secteurs dont les gouvernements précédents n'ont jamais fait une priorité. Dans ce Grand entretien, le Ministre Mehdi Bensaid, partisan d'un management transversal, nous dit tout sur ses départements. M.D – Monsieur le Ministre, vous incarnez le changement que les jeunes générations espèrent avoir. Toutes vos actions, pendant ces quelques mois, laissent voir une forte ambition de contribuer au développement du Maroc moderne. Sachant que le changement vient des jeunes, quel programme avez-vous pour cette catégorie essentielle pour le développement escompté ? L'idée, aujourd'hui, est que les Maisons de jeunes puissent participer à la problématique de l'employabilité qui fait partie des priorités du département de la Jeunesse. La réflexion donc est portée sur la façon dont on pourra faire de ce dernier, via ces Maisons de jeunes, un acteur clé au niveau de la formation, de l'accessibilité au marché d'emploi et principalement pour une catégorie de jeunes qui n'a pas forcément eu de formation et qui n'est pas apte à intégrer le marché de travail afin de l'accompagner pour atteindre ce but. Pour moi, l'investissement dans l'industrie culturelle est porteur de nouveautés multiples et diverses, notamment, la création de nouveaux métiers qui concernent la culture, le tourisme culturel, le Gaming, dans le volet soft, à travers les événements qui peuvent être organisés autour de cela. Dans ce sens, nous avons un partenariat avec la Fédération Royale Marocaine des Jeux Electroniques. Par ailleurs, il y a aussi le volet hard, à travers la formation des jeunes dans nos Maisons de jeunes, dans le cadre d'un partenariat avec les départements ministériels concernés pour pouvoir, à l'avenir, créer et pourquoi pas devenir un créateur de jeux vidéo. Décidés à réussir cette mission, nous sommes investis dans différents projets, à ce niveau-là. Vous êtes Ministre de la jeunesse, de la culture et de la communication, trois départements clés dans le développement d'un pays. Comment vous faites pour composer entre les différents départements ? Pourquoi trois ministères en un seul ? Je pense que le gouvernement a considéré que justement, il y a une certaine relation entre le volet jeunesse et culture au niveau de l'employabilité. Comme vous le savez, il y a une crise sociale qui nécessite que tous les départements mettent en place une stratégie et œuvrent pour créer davantage de richesses et donc davantage d'emplois. → Lire aussi : M. Bensaid souligne l'engagement du Maroc à renforcer les capacités des jeunes africains Je pense que la fusion de ces trois ministères peut aller dans ce sens-là. D'ailleurs, il y a beaucoup de liens entre la communication et la culture puisque la communication c'est aussi le cinéma, le pôle audiovisuel, le pôle public, etc... qu'on peut donc considérer comme un aspect culturel important. Sur le volet jeunesse, je dirais que celle-ci représente le premier client de la culture, d'où le lien logique qui transcende entre les trois différents départements. Dans un entretien accordé à notre confrère Medias 24, vous avez dit une phrase qu'on aimerait bien appliquer sur tous les ministères et départements : « avant de parler de budget, utilisons d'abord notre savoir-faire ». Ceci nécessite une forte volonté politique et une grande stratégie nationale. Où les puiser monsieur le Ministre ? La volonté politique se puise dans les besoins des Marocains et des Marocaines et surtout dans la confiance Royale. Depuis ma nomination, il y a eu une certaine pression eu égard à cette responsabilité mais encore plus par rapport à l'attente des citoyens. Donc on se doit aujourd'hui, avant de parler de budget, d'utiliser tout ce qu'on sait faire et de faire en sorte que chaque dirham investi ou utilisé par notre département ait un retour sur investissement de 10, 20 et pourquoi pas 100 dirhams sur le moyen terme. Tout le monde sait que la Culture, la Jeunesse et la Communication sont les parents pauvres des ministères et les budgets qui leur sont alloués demeurent en deçà des aspirations de ces secteurs. Quel plan avez-vous pour une réforme culturelle imminente mais surtout pour une équité territoriale en matière culturelle sachant que plusieurs régions manquent de bibliothèques, de Maisons de jeunes et de complexes culturels ? Je suis confiant et rassuré qu'en mettant en place une dynamique positive en dépit de nos budgets alloués qui ne répondent pas, à coup sûr, aux aspirations des Marocains et des Marocaines sur le volet « jeunesse et culture ». Principalement, celle-ci peut apporter de nouveaux investissements, d'abord via l'Etat, parce que l'intérêt est là si demain on devient porteur d'investissements et créateur d'emploi. Mais aussi et surtout par le biais du privé en travaillant en phase et en bonne intelligence, dans un cadre de coopération ou de partenariat public-privé, dans différents domaines. En ce qui concerne le patrimoine par exemple, la gestion peut être, aujourd'hui, reliée au privé et donc peut créer de nouvelles richesses. C'est d'ailleurs, dans cette lignée d'actions qu'on a mis en place notre programme de 150 salles de cinéma. Force est de constater qu'aujourd'hui, des privés s'intéressent à ce domaine quant à la gestion ou à l'investissement dans de nouvelles salles de cinéma. D'ailleurs, on aura droit à des surprises dans ce domaine. L'intelligence serait ainsi de créer des dynamiques porteuses d'une certaine confiance aux pôles privés qui peuvent être attirés par nos différents domaines. « La culture, c'est la mémoire du peuple, la conscience collective de la continuité historique, le mode de penser et de vivre » disait Milan Kundera. Selon notre chef de gouvernement, « La culture est un élément axial de toutes les politiques publiques. ». Quels seront les grands axes de la « stratégie intégrée » visant à définir les principales orientations du Maroc dans le domaine culturel pour redonner à notre Culture ses lettres de noblesse ? L'industrie de la culture ou ce qu'on appelle aujourd'hui « l'Economie Orange » peut participer parfois à un pourcentage élevé de la richesse de certains pays. Prenons le modèle colombien, à titre d'exemple, où cette « Economie Orange », cette industrie culturelle dans tous ses aspects, a participé à 3% du PIB (Produit Intérieur Brut) de ce pays. Le défi d'aujourd'hui est donc là, c'est de savoir comment on pourrait devenir d'abord un axe de stratégie intégrée pour apporter une nouvelle lueur d'espoir de création de richesse tout en devenant un département où on pense investissement, nouvel emploi, sauvegarde du patrimoine, sauvegarde de notre histoire et de notre culture. La culture est devenue plus qu'un élément axial, aujourd'hui, c'est un élément nécessaire pour le développement du pays. Il y a eu par le passé, comme vous le savez, ce qu'on a appelé le « Plan vert », le « Plan bleu azur », etc... et je pense que nous sommes, aujourd'hui, dans une réflexion poussée qui permettra d'atteindre un plan qui déterminera la mise en place de cette industrie de la culture au Maroc. Elle démarre par le volet infrastructure sur lequel nous sommes en train de travailler en ce moment. C'est un secret de polichinelle que la culture a toujours été reléguée au second plan par les gouvernements précédents. Avec votre équipe, et d'un coup, on dépoussière les potentialités inexploitées et la culture reprend presque ses droits dans les programmes politiques. Aujourd'hui, quelles sont les priorités de vos départements pour faire émerger la culture ? Qu'avez-vous prévu pour l'après-pandémie ? Cette question est très importante parce qu'on est au cœur du sujet. Les priorités du département pour faire émerger la culture est une infrastructure qui puisse répondre aux besoins des Marocains et des Marocaines tout en préparant un investissement sur le volet action-culture. Il faut le dire : il ne suffit pas de construire des murs, il faut les animer. La culture a besoin donc d'animation et c'est pour cela qu'on compte mettre en place une stratégie axée sur le partenariat public-privé. Il y a des axes que seul l'Etat pourra mettre en place tels que l'animation des centres culturels, la construction des théâtres dans certaines régions du Royaume... Mais il y a aussi des axes où le privé pourra facilement jouer un rôle important, tels que l'investissement dans le Gaming, les cinémas, les théâtres et les compagnies théâtrales... Nous avons la possibilité, aujourd'hui, à travers l'industrie culturelle, de créer un marché propre à la culture. Nous sommes en train d'œuvrer, indirectement, pour qu'à l'avenir, il y ait uniquement des entreprises culturelles ou des coopératives culturelles pour professionnaliser le travail dans le champ culturel, au lieu de rester sur un axe typiquement associatif et pourquoi pas passer d'un secteur amateur à un secteur plutôt professionnel. C'est dans ce sens que nous allons essayer d'avancer tout en permettant, bien sûr, aux associations culturelles d'exister. La culture ne doit pas être uniquement professionnelle, au contraire, il faut garder cet aspect de loisir et d'intérêt pour les amateurs de la culture. Par contre, il y a également un volet à creuser qui nous permettra, aujourd'hui, d'avoir de nouvelles ressources de recherches. Je suis désolé si je reviens, à chaque fois, sur ce point parce qu'il me semble nécessaire et important d'en parler et d'en reparler pour attirer l'attention sur l'opportunité que nous offre le volet culturel. En termes de soutien aux Industries culturelles et créatives, c'est le désert d'après le rapport de la FICC menée en partenariat avec Wallonie Bruxelles International. Comment comptez-vous mettre en œuvre l'équité pour un accès équitable des ressources destinées au secteur ? Depuis mon arrivée au sein du département, nous avons mis en place plusieurs partenariats avec des associations et des entreprises culturelles qui ont dû faire face, par le passé, à différents obstacles. Rappelons-le, la parenthèse de la Covid-19 a causé le report à plus tard de plusieurs projets. Maintenant, l'idée est d'essayer d'accompagner notamment la FICC (Fédération des Industries Culturelles et Créatives) pour qu'elle puisse reprendre rapidement ses activités. Nous sommes contents de voir que les activités reprennent, petit à petit, preuve en est le retour récent du public dans les stades de football. En plus, il y a seulement quelques jours, le ministre de la Santé a déclaré la fin de la vague du virus Omicron au Maroc. En conséquence, petit à petit, la vie reprendra son cours normal et cela nécessite un accompagnement des différentes industries de la culture pour leur permettre de reprendre leur activité d'avant la pandémie, en mettant en place une stratégie de développement de différentes industries notamment le passage du statut d'amateur à celui de professionnel. Cela permettra aux associations culturelles qui veulent être professionnelles et devenir, par la suite, des entreprises, des industries culturelles ou des coopératives culturelles pour plus de transparence et de soutien via les partenariats, les sponsorings ou le soutien du ministère tout simplement. La question des infrastructures est un défi des industries culturelles. Ainsi, le Chef de gouvernement a évoqué « la fin des disparités spatiales ». Quels sont les mécanismes pour une démocratisation des infrastructures culturelles ? Qui seront les acteurs concernés ? Parler des mécanismes pour une démocratisation des infrastructures culturelles c'est d'abord atteindre 150 salles de théâtres, de cinémas ou de concerts qui vont être présentes sur tout le royaume avec leur mise à niveau, la restauration et tout ce qui va avec. Ajoutons à cela 25 complexes cinématographiques qui relèvent d'un investissement privé et qui vont être présents sur tout le territoire et dans toutes les villes, et pas forcément que les grandes villes du Maroc d'ici la fin de l'année. Ceci étant, les acteurs concernés sont la région, les communes, le ministère de la Culture mais aussi quelques acteurs privés qui s'intéressent à ce domaine et qui veulent y investir. Tout cela est en cours et le bilan sera fait d'ici la fin de l'année pour vous démontrer toutes ces dynamiques qu'on est en train de mettre en place. Il est clair que vous voulez insuffler un nouveau rayonnement à la culture mais quand les moyens manquent, comment comptez-vous soutenir les industries culturelles et créatives et promouvoir la diplomatie culturelle afin de mettre en valeur l'image du Maroc à l'international ? Concernant la problématique de la diplomatie culturelle, aujourd'hui, malgré le manque de moyens, des outils ont été mis à disposition des différents départements de l'Etat, je cite, pour exemple, le CCME, le ministère des Affaires étrangères ou encore l'ONMT avec qui nous avons des sujets en communs. L'idéologie à adopter est d'essayer de converger pour proposer une offre que je ne dirai pas unique mais on essaiera d'y aller ensemble afin d'optimiser les moyens mis à la disposition de la culture dans le cadre de la convergence des idées de ces deux ou trois départements et de proposer donc une offre qui pourra mettre en valeur la culture marocaine via l'international. L'autre point sur lequel il va falloir se mettre et sur lequel nous sommes en train de travailler, dans le cadre du département de la Communication, est le volet digital qui saura être un canal pour faire connaître notre culture. Aujourd'hui, l'évidence est là et le digital constitue le nouveau monde que connaissent cette nouvelle génération des jeunes ainsi que les moins jeunes. D'où la nécessité d'être présent sur ce volet dans le but de mettre en valeur et de faire connaître notre patrimoine, notre histoire, notre culture, notre savoir-faire et toutes ces belles coutumes que nous avons et qui font du Maroc ce qu'il est aujourd'hui. Personne n'ignore que la presse est l'un des secteurs qui ont été le plus fragilisés par la pandémie de la Covid-19. Par ailleurs, depuis des années déjà, la qualité, le sérieux et la crédibilité deviennent de plus en plus le maillon faible de ce métier. Quelle vision avez-vous pour accompagner un secteur en mutations numérique et technologique ? Quel modèle économique pour des entreprises médiatiques et pour une presse indépendante, forte et de qualité ? Comme vous le savez, on a mis en place un premier round de discussions avec les différents protagonistes. L'idée, aujourd'hui, est d'essayer de voir quel rôle aura la presse écrite ou digitale au cours des dix, quinze prochaines années et quel soutien l'Etat devrait lui apporter. Au cours de cette semaine, on entamera le deuxième round qui concernera le volet fiscal. Et un troisième et dernier round aura lieu pour déterminer cette vision dans sa globalité avec les acteurs concernés avant de passer, bien évidemment, à la mise en place des soutiens sur lesquels on se mettra d'accord. Aujourd'hui, il faut impliquer les acteurs parce qu'il n'y a pas une vision gouvernementale et une vision des concernés. Nous sommes conscients qu'il faut collaborer ensemble et croiser les regards étant donné que c'est un chantier qui nécessite des efforts communs. Il est primordial de permettre à cette presse de garder une certaine indépendance dans sa vision de ces dix, quinze prochaines années. Comment réussir l'équation « une jeunesse épanouie et une culture développée pour un Maroc connecté à l'ère du digital » ? Une jeunesse épanouie c'est aussi une culture développée, elles sont liées, finalement. Cette jeunesse épanouie est une jeunesse qui a accès aux cultures marocaines et qui peut penser culture justement. Je l'ai indiqué précédemment, la problématique d'une grande tranche de la société marocaine, aujourd'hui, et qui est assez jeune est l'employabilité. Pour moi, la Culture est aussi une solution sur ce volet-là et je parle de la Culture dans ses différentes formes. La réussite de cette équation nécessite, pour ce faire, des dynamiques nouvelles. Il faut tout simplement pouvoir espérer qu'on pourra accorder à cette jeunesse l'avantage de visiter et de découvrir son pays. C'est le but pour lequel nous allons mettre en place la carte « Jeune » qui va créer une mobilité nationale assez importante ainsi que l'accessibilité à plusieurs services assez importants dont on fera l'annonce dans quelques semaines. Donc la philosophie de cette carte, de cette politique est justement cette jeunesse connectée, épanouie et encore plus par sa culture d'origine. Vous venez d'annoncer que la 27e édition du Salon international de l'Edition et du Livre (SIEL) aura lieu en juin 2022, à Rabat, étant donné que la Foire internationale de Casablanca accueille, depuis 2020, un hôpital de campagne destiné aux patients atteints de la Covid-19. Monsieur le Ministre, est-ce que la capitale économique, qui a toujours abrité le SIEL et ce depuis 1987 reprendra, un jour, son Salon ? En effet, le SIEL se tiendra, à partir du 2 Juin, à Rabat pour les raisons que vous avez citées. Est-ce que cela reprendra à Casablanca ? Oui, il n'y a pas de problème et les discussions sont ouvertes. Maintenant, comme je l'ai toujours répété, il faut savoir que pour la tenue d'un bon Salon international, il faut aussi le soutien de la région et de la ville. Nous comptons sur ces instances pour nous permettre d'organiser de grands et bons événements pour la promotion du livre. Comme vous le savez, le livre en plus d'être très important pour cette jeune génération et pour la culture des Marocains et des Marocaines, il est aussi une économie qui a toute sa place au sein du Royaume. On parle de l'économie de l'édition, des auteurs et de toute une stratégie qui permettra d'impulser la création d'un marché consacré aux livres. Ces deux dernières années, dans certains pays développés, notamment en Europe, l'achat des livres a connu un énorme succès. Ce sont des choses sur lesquelles il va falloir travailler, à travers des partenariats avec le département de l'Education nationale et l'Enseignement supérieur et c'est à nous de mettre en place une stratégie de promotion de la lecture. Vous avez été dans un parti de l'opposition, aujourd'hui, vous faites partie de l'équipe dirigeante. Est-il aisé de passer de l'opposition à l'alliance, Monsieur le Ministre ? Ecoutez, disons que l'opposition est toujours facile et on peut facilement s'y adapter. Effectivement, quand on a passé douze ans au sein de l'opposition, en tant que ministre appartenant au Parti Authenticité et Modernité ou encore en tant que n'importe quel membre ou député, on garde parfois certains réflexes. Mais aujourd'hui, nous avons tous compris que nous avons une lourde responsabilité davantage compliquée. Avec la crise sanitaire qu'a connue le monde entier, il va falloir déployer plus d'efforts et travailler plus fort afin de retrouver une certaine normalité des différents marchés et profiter de l'occasion de cette sortie de crise pour créer de nouveaux marchés. C'est ce que nous allons essayer de faire. C'est aussi cela le sens de responsabilité.