L'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour la question du Sahara marocain, Steffan De Mistura, qui a été désigné au mois d'octobre dernier dans ces fonctions, entame, mercredi, sa première tournée dans la région, qui doit le guider, après Rabat, première étape, à Alger, puis dans les camps des réfugiés de Tindouf (en Algérie) et en Mauritanie. Cette mission intervient, au lendemain de l'adoption par le conseil de sécurité, de la résolution 2602, fin novembre dernier, qui arrête une feuille de route pour le règlement de la question du Sahara marocain, dont la reprise du format des tables rondes en présence de l'ensemble des parties, à savoir, le Maroc, l'Algérie, le polisario et la Mauritanie. Le deuxième objectif de cette feuille de route est la recherche, à travers ces tables rondes, d'une solution politique au différend. L'organisation d'un référendum d'autodétermination, revendiquée jadis par Alger et les pensionnaires des camps de Tindouf, a été définitivement abandonnée, et balayée du lexique du conseil de sécurité, depuis 2007. En effet, le Royaume du Maroc avait proposé, à cette date, une large autonomie des provinces marocaines du sud, dans le cadre de la souveraineté marocaine, proposition qui avait été favorablement accueillie par les membres du conseil de sécurité et la communauté internationale dont le dernier pays en date, fut, ces jours-ci, l'Allemagne. L'autonomie est une forme civilisée d'autodétermination, pratiquée dans des pays démocratiques, notamment en Espagne, ce pays dont la position, toujours empreinte d'opacité, surprend le Royaume du Maroc, d'autant plus que l'Espagne est signataire des accords de Madrid, par lesquels elle rétrocède les provinces du sud au Maroc, après Tarfaya et Sidi Ifni. L'Espagne continue d'entretenir le flou sur ce dossier, au lieu de reconnaitre, comme l'Allemagne, sinon la souveraineté du Royaume sur son Sahara, l'autonomie, comme l'issue la plus réaliste et la plus objective à ce conflit. Au contraire de la France et de l'Allemagne, l'Espagne continue de se tenir à l'écart du consensus qui s'est dégagé au niveau du Conseil de sécurité, lors de l'adoption de la résolution 2602 en novembre 2021. Le rôle de l'Espagne aurait été déterminant, efficace logique et réaliste dans le règlement de ce dossier, vieux de cinquante ans, si elle s'était ralliée aux Etats unis, à la France et l'Allemagne, pour soutenir la souveraineté du Maroc sur son Sahara et donc l'option de l'autonomie, option retenue par le Conseil de sécurité, comme issue réaliste au conflit crée par le dictateur Boumediene dans un contexte de guerre froide et de volonté de leadership. Pour être en accord et en harmonie avec ses engagements en 1975 (accord de Madrid), l'Espagne se devait d'être la première à reconnaitre la souveraineté du Royaume sur son Sahara. Le Conseil de sécurité, dans sa dernière résolution, fixe les contours du règlement de ce différend, qui a causé de graves préjudices au Maghreb, à cause de l'entêtement de la junte au pouvoir en Algérie. La proposition d'autonomie marocaine, qui s'inscrit dans le cadre des efforts «sérieux et crédibles» du Maroc, demeure l'unique formule de règlement au menu principal des futures tables rondes. Le boycott de ces tables rondes constituera sans nul doute une grave obstruction à la volonté de paix manifestée par le Conseil de sécurité, à travers sa dernière résolution. *journaliste et écrivain