Les forces du Pacte de l'Alternative Démocratique (PAD), un collectif de plusieurs partis politiques, personnalités et représentants de la société civile en Algérie, ont dénoncé « des pratiques d'un système totalitaire » dans ce pays maghrébin. Dans un communiqué, les forces du PAD ont dénoncé les pratiques d'un système totalitaire, après la menace du ministère algérien de l'Intérieur de suspendre le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD). Dans ce sens, le PAD a exprimé son indignation contre ce procédé qu'il qualifie de « dérive » qui « traduit une volonté d'en camisoler la société« . « Les forces du PAD ont appris avec stupeur que le RCD, un parti agréé activant dans la pleine légalité, a été destinataire, par le biais d'un huissier de justice, d'une mise en demeure lui intimant l'ordre de cesser d'organiser toutes rencontres avec des partis politiques et des représentants de la société civile dans les locaux de son propre siège national« , lit-on dans le même communiqué. Pour le PAD, le courrier du département de l'Intérieur constitue « un fait sans précédent dans les annales du pays depuis l'avènement du multipartisme« . « Interdire aux partis de l'opposition démocratique de tenir des réunions politiques dans leurs propres sièges et dire que ce même pouvoir en place a pourtant consacré dans l'actuelle Constitution le régime déclaratif pour toutes les réunions publiques ! » s'indignent les auteurs du communiqué. →Lire aussi : Un collectif d'organisations appelle à la fin de la répression en Algérie Ils soulignent que cette « dérive » « vient s'ajouter à l'intenable situation des libertés démocratiques et des droits de l'Homme marquées par une fermeture inédite des champs politique et médiatique, l'emprisonnement arbitraire du coordinateur du Mouvement Démocratique et Social (MDS), les procédures de dissolution engagées à l'encontre de l'Union pour le Changement et le Progrès (UCP), le Parti Socialiste des Travailleurs (PST) et l'association « Rassemblement Actions Jeunesse » (RAJ), la poursuite des arrestations quasi-quotidiennes de militants, d'universitaires, d'étudiants« . Selon eux, ces pratiques « viennent grossir les rangs d'une liste de plus de 300 détenus politiques et d'opinion et aux milliers de poursuites et contrôles judiciaires, de détentions provisoires abusives enregistrées durant la seule année 2021 ». Pour les parties engagées dans le PAD, lit-on dans le même document, « l'affirmation en ce début d'année d'une volonté de réduire la démocratie à des élections maison, dans un contexte politique et social lourd de dangers, augure une dangereuse escalade dans la déstabilisation de l'Etat et de la société ». « Il s'agit là d'une nouvelle étape franchie dans le processus de remise en cause brutale du pluralisme politique et d'une descente vers les abîmes du totalitarisme », regrette le PAD. Il estime que les participants à la réunion du vendredi 24 décembre, qui vraisemblablement n'avait pas été du goût du pouvoir, ne peuvent qu'être confortés dans leur initiative de construction d'un front contre la répression, pour la libération des détenus politiques, l'abrogation des lois liberticides et pour le respect de l'exercice des libertés démocratiques ». Ce faisant, le PAD réitère « l'exigence de rétablissement d'un climat politique serein et du libre débat afin de sortir le pays de l'impasse dangereuse où il a été entraîné à la faveur du maintien du système, rejeté par la majorité du peuple et qui, aujourd'hui, subit une régression épouvantable sur tous les plans, politique, économique et social ». Tout en exprimant sa totale solidarité avec le RCD, le PAD affirme également son rejet de « ces pratiques dignes d'un système totalitaire ».