Le conglomérat industriel et technologique japonais Toshiba a annoncé, vendredi, sa scission en trois entreprises indépendantes d'ici deux ans, pour répondre aux critiques des actionnaires qui réclament depuis des mois une refonte radicale du groupe après des années de scandale. Cette scission permettra à Toshiba de regrouper ses activités principales d'énergie et d'infrastructures dans une seule entité, tandis que les activités liées aux appareils électroniques et au stockage de données seront réunies dans une autre. La troisième société serait formée par le reste de Toshiba, pour gérer la part de 40% environ qu'il détient actuellement dans Kioxia, géant japonais des puces-mémoires et ancienne entité du groupe, et ses parts dans sa filiale cotée séparément Toshiba Tec (appareils de bureautique et systèmes pour le commerce de détail). « Après de longues discussions, nous sommes arrivés à la conclusion que cette réorganisation stratégique était la meilleure option », a déclaré le directeur général de Toshiba, Satoshi Tsunakawa, lors d'une conférence de presse. Cette scission « va libérer une immense valeur en supprimant la complexité, en permettant aux activités d'avoir une direction plus resserrée et en facilitant la prise de décision », a-t-il par ailleurs indiqué dans un communiqué du groupe. Le conglomérat, vieux de 146 ans et stratégique pour l'Etat japonais, a connu plusieurs crises ces dernières années depuis un vaste scandale comptable en 2015. Le groupe s'était ensuite retrouvé au bord du gouffre après la faillite de sa filiale nucléaire américaine Westinghouse en 2017. Toshiba a également publié vendredi ses résultats pour son premier semestre 2021/22 (avril-septembre 2021), avec un bénéfice net de 59,8 milliards de yens (458 millions d'euros), en très fort rebond sur un an.