Le délégué général à l'Administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Salah Tamek, a révélé, mercredi à Rabat, l'élaboration d'une stratégie nationale de santé en milieu carcéral pour la période 2022/2026, visant le renforcement de la protection sanitaire des détenus. Elaborée en collaboration avec le ministère de la Santé et de la protection sociale, avec le soutien du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, cette stratégie vise à renforcer la protection sanitaire des détenus et à assurer leur accès aux services de soins, a expliqué M. Tamek lors de la présentation du projet de budget de la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) au titre de l'année 2022, devant la Commission de la justice, de la législation et des droits de l'Homme de la Chambre des représentants. Il a poursuivi que cette stratégie, qui vient consolider les acquis des stratégies antérieures, définit le cadre d'action commune de la Délégation et de l'ensemble des intervenants dans le domaine de la protection sanitaire des détenus (ministère de la Santé et de la protection sociale, ministère de la Justice, Conseil national des droits de l'Homme, ONGs et secteur privé), l'objectif étant de fournir une protection sanitaire appropriée aux détenus durant toute la période de leur incarcération et après leur libération, pour les détenus malades. M. Tamek a indiqué que cette stratégie a été conçue conformément aux recommandations internationales relatives à la santé en milieu carcéral et aux stratégies de santé nationale, notamment le Plan santé 2025, en tenant compte des conventions internationales des droits de l'Homme et du concept de la santé publique. → Lire aussi : Santé: le budget prévu en hausse de 19% en 2022 Il a, par ailleurs, souligné l'engagement constant de la Délégation à consacrer l'approche des droits de l'Homme en milieu carcéral, tant par l'interaction positive avec les mécanismes nationaux de contrôle et les organisations internationales concernées et les rapports y afférents, que par l'ouverture sur les associations et les instances de la société civile concernées par les droits humains, en vue de résoudre les problèmes quotidiens relatifs aux conditions des détenus, sachant que le nombre des associations partenaires s'élève actuellement à près de 200. Cette rencontre a été l'occasion pour M. Tamek de mettre en exergue les principaux résultats réalisés en matière d'humanisation des conditions d'incarcération, de qualification pour la réinsertion, de renforcement de la sécurité dans les prisons et de développement des capacités institutionnelles de l'administration. Il a noté qu'en dépit des résultats réalisés dans la mise en œuvre des différents programmes et mesures préconisés, ces réalisations demeurent en deçà des objectifs escomptés, lesquels sont tributaires de la poursuite des efforts pour parachever les chantiers ouverts et surmonter les nouveaux défis, en vue de se mettre au diapason des meilleures pratiques adoptées en matière de gestion de l'espace carcéral et d'amélioration des conditions des détenus et de leur qualification pour la réinsertion. Il a fait savoir que le projet de loi de finance 2022 a fixé à la DGAPR des allocations de gestion s'élevant à 866.433.000 DH, et consacré à nouveau des allocations de paiement au niveau du budget d'investissement de l'ordre de 160.700.000 DH, après une réduction de 37% en 2021 dans le sillage des répercussions de la pandémie du coronavirus. Au total 500 nouveaux postes budgétaires ont été alloués à la Délégation, à l'instar des trois années précédentes, a-t-il signalé, soutenant que ces chiffres restent en deçà des ambitions de la DGAPR en matière de mise en œuvre de ses programmes et stratégies, particulièrement dans le sillage de l'augmentation constante de la population carcérale et des attentes qui en découlent, en termes de ressources humaines nécessaires pour son encadrement et de moyens matériels et logistiques pour répondre à leurs besoins.