Le Royaume du Maroc ne semble pas avoir besoin d'une nouvelle restructuration du ministère des affaires étrangères, celui-ci ayant fait ses preuves et démontré son efficacité, sa ténacité, sa vigilance, son flair et son tact, pour faire face à toutes les situations. «On ne change pas une équipe qui gagne» dit à juste titre un adage populaire. Les succès ne devraient toutefois pas constituer pour un motif ou une raison pour nous encourager à dormir sur nos lauriers. La dernière résolution du conseil de sécurité, certes un succès sur tous les plans, de part le rejet de tous les pourvois du régime algérien et ses pressions, nous interpelle pour redoubler de vigilance afin de faire face à toutes les stratégies potentielles tendant à compromettre et entraver la mission de l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Steffan de Mistura, ou à provoquer des hostilités militaires aux frontières de notre pays. Les «ennemis» du Royaume, puisque c'est ainsi qu'il ya lieu de les désigner, saisiront toutes les possibilités et les occasions pour provoquer des hostilités avec notre pays, car cette probabilité reste une des dernières hypothèses pour la junte militaire en Algérie, pour se refaire la virginité auprès du peuple algérien, face à la grave débâcle diplomatique de l'Algérie devant le Conseil de sécurité, et l'effervescence sociale à l'intérieur du pays, conjuguée à la crise multiforme dans laquelle le pays est plongée, à tous les niveaux. Certes, le Maroc n'a pas à dicter à l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU -là n'est pas notre rôle-, la voie à suivre au cas où l'Algérie et ses mercenaires décideraient de boycotter les tables rondes ou sa tournée dans la région. Le Conseil de sécurité, qui a arrêté le format et l'esprit des nouvelles négociations, connait d'ores et déjà les réserves et les réticences de l'Algérie et de ses mercenaires, lesquels ont, tous deux, accusé l'instance en charge de la paix dans le monde, de manquer de lucidité et de responsabilité, de faire preuve de parti pris, de subir l'influence de certains de ses membres. En Algérie, il faut bien s'en rendre compte, la nouvelle résolution du Conseil de sécurité est perçue comme une humiliation pour l'Algérie toue entière, qui venait de mettre sur pied une structure diplomatique de «Choc», à laquelle le pouvoir avait assigné comme tâche primordiale et première celle de relancer le processus de paix sur les bases d'une vieille résolution, datant de 1991 et donc d'enterrer la perspective amorcée depuis 2007, sur la base de la proposition d'autonomie marocaine. Les ambitions étaient si grandes que l'échec a été assimilé à une véritable tragédie. Les envoyés spéciaux, comme leur parrain, Ramtane Laamamra sont finalement rentrés bredouille de New York, où ils avaient paradoxalement injecté plusieurs millions de dollars ...dans l'espoir de gagner un pari logiquement perdu d'avance. Le Conseil de sécurité ne pouvait pas se permettre de mettre en jeu sa crédibilité, en faisant table rase de 17 résolutions, adoptées depuis 2007, pour faire plaisir à un pays animé, non pas d'un souci de rechercher un règlement à ce différend, mais d'un plan machiavélique d'affaiblissement du Royaume, en rompant sa continuité au sud. Si notre pays est aujourd'hui en position confortable, sur le plan diplomatique, il n'empêche tout de même pas qu'il doit rester vigilant en permanence, face à un voisinage qui a coupé tout lien avec notre pays et dont il ne faut jamais exclure les tentations aventuristes et belliqueuses, dans le contexte de crise interne grave. Le Royaume se doit parallèlement de réanimer et de réhabiliter ses services extérieurs dans le monde qui, par le passé, fournissaient un appoint à la diplomatie et à l'action du Maroc à l'étranger et dont l'apport semblerait avoir été quelque peu atténué. Le déploiement du Royaume à l'étranger devrait tendre à suppléer l'action du Royaume et de sa diplomatie dans la défense des intérêts vitaux du pays, dans tous les domaines. *journaliste et écrivain