Le dispositif de veille génomique du Sars-CoV2, mis en place par le ministère de la Santé, a révélé que le variant britannique circule dans 7 régions au Maroc. Une étude scientifique affirme la détection d'un nouveau variant marocain à Ouarzazate. Des chercheurs affirment que l'apparition de ces variants induira l'émergence de nouvelles mutations et souches de la Covid-19. Alors, combien de variants circulent au Maroc ? Sont-ils dangereux ? D'après la situation épidémiologique actuelle et l'apparition du nouveau variant britannique au Maroc, le professeur Azeddine Ibrahimi, Directeur du laboratoire de biotechnologie de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat et membre du Comité scientifique national pour la Covid-19, s'inquiète de l'état génomique des souches virales existantes dans le Royaume, qui est, selon lui, préoccupant. Dans ce sens, il a présenté quelques résultats d'une recherche qui est en cours de publication, et une comparaison de la propagation de ces souches au Maroc et les mesures prises pour combattre la COVID-19, à l'aide de l'outil de « séquençage génomique ». Les conclusions de cette recherche peuvent se résumer, en premier lieu, à l'analyse du génome de la première souche britannique entrée au Maroc en janvier qui a permis de suivre sa propagation, malgré la difficulté de déterminer la proportion exacte de cette souche. « Tous les indicateurs indiquent qu'elle a dépassé le seuil de 15% et le début de sa propagation rapide ». Le variant anglais va se propager au Maroc dans quelques semaines, et le plus dangereux est sa propagation rapide, ce qui peut conduire à une nouvelle pression sur notre système de santé, signale Dr. Ibrahimi. Après avoir analysé les séquences génomiques des souches apparues au Maroc, il a été prouvé l'émergence de 25 mutations marocaines, ainsi que 28 nouvelles souches au Maroc. Selon l'étude, la souche est apparue pour la première fois à Ouarzazate, et peut être classée comme un génome 100% marocain, en attendant la détermination de sa caractéristique biologique. D'après une lecture rapide du professeur, il ressort que la situation épidémiologique au Maroc est quasiment stable, en raison des effets positifs de la vaccination d'une grande partie de la population vulnérable et des caractéristiques de la jeune pyramide des âges, ainsi qu'à cause du pourcentage de Marocains qui ont été infectés par le virus, qui est proche de 30%. Ces facteurs ont permis de développer un sentiment de sécurité chez les Marocains. De son côté, le ministère de la Santé a expliqué, dans un communiqué, les caractéristiques de l'apparition de ces variants, indiquant que « depuis le début de l'épidémie du SARS-CoV2, plusieurs milliers de variants circulent et d'autres émergeront. L'apparition de ces variants au cours du temps est un processus naturel dans l'histoire des virus, lié à la manière dont ces microorganismes se répliquent ». Le ministère a souligné que le dispositif de veille génomique du SARS-CoV2 a détecté et a confirmé la circulation du variant Britannique et sa propagation dans 7 régions du royaume. Ainsi, il a précisé que le séquençage du génome complet a permis la confirmation de la présence de mutations signatures du variant Britannique ; à ce jour, 89 souches B.1.1.7 (Variant Britannique) ont été assignées, et aucun autre variant préoccupant (VOC) n'a été confirmé au Maroc. Ces nouvelles mutations sont régulièrement décelées mais sans impact clinique ni épidémiologique, affirme-t-il.