Nous disons séquestrés et non « réfugiés » à Tindouf, ou quand Alger fait de l'obstruction à leur recensement par le HCR...    Prison ferme pour Ilyas El Malki et amende de 5.000 DH    Malgré une demande marocaine qui s'appuie sur une notice rouge d'Interpol, l'Espagne refuse l'extradition d'un individu accusé de trafic de migrants    Alger pratique la stratégie de la tension    Marocanité du Sahara en Europe : Ces ultimes poches de résistance [INTEGRAL]    Migration irrégulière: Bruxelles et Rabat renforcent leur coopération    Collectivités territoriales : les recettes fiscales en progression de 15,5% à fin octobre    Fouzi Lekjaa présente les principales mesures et amendements apportés au PLF 2025    L'industrie marocaine, une locomotive de la croissance économique    L'ONDA procède à deux nominations à des postes stratégiques    Cours des devises du mercredi 20 novembre 2024    L'avenir du développement de l'intelligence artificielle et de la robotique : impacts productifs, défis sociétaux et opportunités pour l'Afrique    Bourse de Casablanca : ouverture en hausse    2012 projets industriels de plus de 800 millions de dirhams traités par les commissions régionales d'investissement    G20 : Le Maroc parmi les 12 signataires de la Clean Power Alliance    Missiles Arash : Le rôle de l'Iran dans le soutien au Polisario dévoilé    Plusieurs drones abattus au dessus de trois régions russes    Algérie: La nomination de Chengriha au gouvernement, un "cadeau" de Tebboune    UNAF U20/U17 : Les Lionceaux de l'Atlas en action ce mercredi, voici le programme    Coupe Davis : Rafael Nadal fait ses adieux au tennis après l'élimination de l'Espagne    Préparation CAN féminine 2025 : Le Maroc affronte le Botswana et le Mali en amical à Tétouan    Classement FIFA novembre 2024: Le Maroc gagne 2 matchs, 6,66 points mais perd une place (14e au lieu de 13e) ?    Maroc - Lesotho (7-0) : Les Lions de l'Atlas comme à l'entraînement...    Accidents de la circulation: 36 morts et 2.787 blessés en périmètre urbain durant la semaine dernière    Températures prévues pour le jeudi 21 novembre 2024    Grève générale des employés de la Caisse marocaine des retraites pour réclamer l'application des augmentations salariales    Les saveurs italiennes, entre authenticité et Dolce Vita    Les prévisions du mercredi 20 novembre    Moroccan-German couple rescued from snow-covered Azilal mountains    General Chengriha joins Algerian government as key defense figure    L'Iran réagit aux contacts avec le Maroc    Billet : La griffe signature de la star Brahim Díaz...    Patrimoine culturel immatériel : L'Unesco examine en décembre l'inscription du « henné »    Parlement de l'enfant : La Princesse Lalla Meryem préside la cérémonie de célébration du 25e anniversaire    Chirurgie : Oncorad Group signe un record mondial    Inondations en Espagne : Comment les Marocains se sont mobilisés    AS FAR dames: "On croyait à la victoire", la finale face au TP Mazembe sera "différente"    Agadir : Les préparatifs de l'exercice « African Lion 2025 » battent leur plein    Monica Bellucci rend hommage à Maria Callas au Festival de Marrakech    El Jadida : Coup d'envoi du Festival "Arouah Ghiwania"    La protection du patrimoine sur la table du conseil de gouvernement    Le G20 soutient un cessez-le-feu à Gaza et au Liban    Pegasus : Ignacio Cembrero n'a aucune preuve et la justice espagnole incapable de traiter le fond de l'affaire    «Les relations amicales entre nos deux pays sont en développement constant et durable.»    Loubaba Laalej transcende la plume et le pinceau    Avec Gladiator 2, les cinémas marocains se refont une santé    Eliminatoires CAN-2025 (6ème journée/Gr.B): la patience et la persévérance ont donné leurs fruits    Planet Africa, l'exposition itinérante entame sa tournée à Rabat    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Arrestations, emprisonnements et «confinement» du Hirak : le vrai visage d'un pouvoir aux abois
Publié dans Maroc Diplomatique le 17 - 07 - 2020

Devant la pression du mouvement populaire de protestation inédit « Hirak » et alors que les observateurs et les acteurs politiques s'attendaient à un fléchissement dans la position des nouveaux tenants du pouvoir en Algérie et à des mesures d'apaisement pour enclencher un processus de règlement de la crise multidimensionnelle dont s'engouffre le pays, c'est le contraire qui s'est produit.
Poursuite en justice des « têtes d'affiche » du « Hirak », arrestations en masse, contrôle judiciaire, procès en cascade et condamnations de journalistes, de blogueurs et de militants, qui iront grossir les rangs des détenus politiques, la répression pleut sur toutes les voix dissidentes, surtout en ces temps de pandémie rampante du coronavirus qui continue à faire des ravages en Algérie.
Force est de constater que depuis mars dernier, date de l'annonce des premiers cas actifs du covid-19 en Algérie, le pouvoir est passé à la vitesse supérieure dans sa chasse aux hirakistes. C'est ainsi que la pandémie est mise à profit par les autorités pour durcir la répression et tenter de « confiner » le mouvement de contestation qui dérange le système et ses laudateurs.
Des centaines de personnes, dont des activistes, des journalistes ou encore de simples citoyens ont été ainsi arrêtées à leurs domiciles pendant le confinement, essentiellement pour des opinions ou des propos qui déplaisent au pouvoir. Ce dernier saisit l'argument inéluctable de la propagation de la pandémie du coronavirus comme on s'accroche à une bouée de sauvetage pour finir avec les revendications des protestataires.
Mais c'est sans compter sur la volonté sourde des hirakistes de hâter le come-back de leur mouvement salutaire et de le mener à bon port pour une nouvelle ère en Algérie. Un sentiment qui se trouve naturellement attisé par l'attitude arrogante d'un pouvoir politico-sécuritaire habitué à gérer les revendications sociales par la bastonnade, les arrestations arbitraires et les procès en plein confinement et ce, à contrario du droit et des conventions internationales.
Les prémices de reprise encore plus massive des manifestations populaires s'affichent chaque jour et affolent un sérail aux abois. Malgré la répression de tout genre, les hirakistes sont décidés de réoccuper la rue en tant que ferment de la contestation et de faire pression sur le système pour l'obliger à lâcher du lest.
Plusieurs villes algériennes, telles que Kherrata, Bouira, Alger, Tizi Ouzou et Tigzirt ont vibré ces derniers temps au rythme de contestations et de manifestations par lesquelles elles signent la fin de leur « confinement politique ».
Dans cet élan de contestation et de dénonciation des pratiques autoritaires du pouvoir, d'aucuns mettent en garde les nouveaux tenants du pouvoir contre la tentative de recomposition du système et de vouloir mettre à profit la crise épidémiologique afin de durcir la répression et la traque des militants politiques et des hirakistes.
Nombreux sont, en effet, les ONG et les personnalités politiques, qui ont condamné vigoureusement cette répression, la qualifiant d'atteinte caractérisée aux principes fondamentaux des droits de l'Homme, dont le droit à la liberté d'expression et de rassemblement pacifique.
Ces organisations estiment que la crise politique dont patauge le pays et qui est marquée par un déficit de confiance entre les citoyens et le pouvoir en place n'est pas soluble dans les commissariats, les tribunaux et les prisons.
C'est le cas de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme (LADDH) qui s'alarme d'une « situation grave et dangereuse où l'on fait jouer à la justice un rôle qui n'est pas le sien ».
En effet, les craintes exprimées par les défenseurs des droits de l'Homme après la présentation, en mars dernier, du projet de loi sur « la discrimination et le discours haineux » s'avèrent finalement justifiées.
Depuis son entrée en vigueur, le texte a servi plutôt de prétexte pour déceler « la moindre preuve » nécessaire pour justifier l'arrestation et l'emprisonnement des activistes, regrettent-ils.
Le Collectif des amis du Manifeste pour l'Algérie nouvelle (CAMAN) est également de cet avis. Pour lui, « le rejet populaire de l'agenda de restauration du système autoritaire se confirme plus que jamais, en plein confinement, notamment à travers les réseaux sociaux ».
Le Collectif fait, à cet égard, constater qu' »au lieu de profiter de la suspension des manifestations populaires pour enclencher une dynamique de détente politique, le pouvoir use et abuse du fait accompli pour imposer sa démarche unilatérale brutale ».
Face à l'acharnement des tenants du pouvoir, aux arrestations et à l'arbitraire judiciaire, qui se conjuguent avec l'instrumentalisation de la crise sanitaire du coronavirus, dans le vain espoir d'enrayer le mouvement populaire de contestations, d'aucuns rappellent la tragédie du « Printemps noir » de 2001 qui a causé la mort de 126 jeunes en Kabylie et des dizaines d'handicapés.
Relevant que cette tragédie n'était pas le résultat d'un concours d'événements, mais plutôt l'expression d'un système politique bâti contre la souveraineté et l'intérêt général, les activistes du mouvement issu de l'insurrection pacifique du 22 février 2019 estiment que l'issue salvatrice est dans la mobilisation pacifique afin que les Algériennes et les Algériens récupèrent leur souveraineté entière et puissent vivre libres et construire durablement leur pays.
Ils préconisent, à ce propos, un dialogue sérieux sur les revendications citoyennes portées par le « Hirak », lequel doit être précédé par l'arrêt des atteintes aux libertés qui créent un surcroît de tension. Un dialogue qui est à même de faire sortir le pays de la dangereuse impasse dans laquelle il s'est délibérément engouffré.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.