Bien avant la crise mondiale causée par la pandémie du Covid-19, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Commandeur des croyants, a plaidé pour un monde solidaire fondé autour des principes de coexistence, d'acceptation de la pluralité et de l'altérité, a souligné mardi l'ambassadeur, Représentant permanent du Maroc auprès des Nations-Unies, Omar Hilale. Intervenant lors d'une conférence virtuelle de très haut niveau organisée par le Maroc à l'ONU sur « Le rôle des leaders religieux pour relever les défis de la pandémie de COVID-19 », M. Hilale a rappelé que dans Son message à la deuxième Conférence internationale sur le dialogue des cultures et des religions en 2018 à Fès, SM le Roi déclarait : « Le nouvel ordre de paix mondiale est celui que nous souhaitons mettre en place ensemble en le structurant autour des principes de coexistence, d'acceptation de la pluralité et de l'altérité. C'est à cette condition qu'il sera possible de continuer à construire, à évoluer, à consolider sécurité, croissance et prospérité ». L'ambassadeur a également affirmé que le Maroc, qui a toujours été un ardent défenseur du dialogue et de la compréhension interculturels et interreligieux, appuie pleinement l'appel capital lancé par le Secrétaire général des Nations-Unies le 11 avril 2020 aux responsables religieux juifs, chrétiens et musulmans afin qu'ils unissent leurs forces au service de la paix à travers le monde et s'associent à notre lutte commune contre le Covid-19. La furie avec laquelle le Covid19 s'est abattu sur le monde et ses conséquences planétaires exigent, plus que jamais, un message unifié et responsable des leaders religieux, a souligné M. Hilale, en faisant remarquer que la confluence des voix des leaders religieux aujourd'hui, sous l'égide des Nations Unies, porte leur message par-delà les églises, les synagogues et les mosquées et se fait entendre dans le monde entier. « Ce message n'est pas uniquement spirituel. Il est en fait chargé d'une force universelle car il renvoie aux attentes existentielles des citoyens du monde, notamment à leur besoin légitime de paix, de sécurité, de développement, de prospérité, de respect de la dignité humaine, et de préservation de leurs droits environnementaux », a-t-il expliqué, lors de cette conférence marquée notamment par la participation du Secrétaire général de l'ONU et du Président de l'Assemblée générale ainsi qu'une pléiade d'éminents dirigeants et responsables religieux représentant les trois religions monothéistes célestes. L'ambassadeur marocain a ainsi noté que les responsables religieux, tout comme les autres parties prenantes internationales, peuvent contribuer à faire émerger un cercle vertueux pour utiliser leur pouvoir de persuasion et leur action collective non seulement pour faire face aux conséquences désastreuses de cette pandémie, « mais avant tout et surtout, pour réfléchir ensemble au nouveau monde que nous souhaitons léguer aux générations futures ». Pour M. Hilale, les responsables religieux peuvent jouer un rôle clef dans la préservation de la fraternité humaine et dans l'édification de sociétés plus inclusives, plus soudées, plus sûres, plus résilientes et plus unies, tout particulièrement en période troublée. « Leurs voix peuvent contribuer à sensibiliser aux défis polymorphes posés à la communauté internationale. Ils possèdent la capacité de déclencher une prise de conscience internationale et de galvaniser la responsabilité collective non seulement pour lutter contre cette pandémie, mais aussi pour surmonter ses effets économiques, sociaux, écologiques, voire géostratégiques », a souligné le diplomate marocain. M. Hilale a également tenu à exprimer l'appui du Royaume au leadership du Secrétaire général des Nations-Unies dans son rôle de chef de file pour la lutte contre la pandémie de COVID-19. « Vos initiatives fort opportunes ainsi que vos multiples appels transversaux ont permis de fédérer la communauté internationale en ces temps oh! combien difficiles. Vous avez ainsi démontré que le multilatéralisme, avec en son cœur les Nations-Unies, est une condition sine qua non si nous voulons pouvoir surmonter cette crise », a dit l'ambassadeur à l'adresse du chef de l'ONU. Cette conférence a également été marquée par la participation, en tant que panélistes, d'éminents dirigeants et responsables religieux représentant les trois religions monothéistes célestes, en l'occurrence M. Ahmed Abbadi, Secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Oulémas du Maroc, Son Eminence le cardinal Miguel Ángel Ayuso Guixot, évêque de l'Eglise catholique, Président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux du Vatican, et le Rabin Arthur Schneier, Rabbin principal de la synagogue Park East de New York, fondateur et président de la Fondation «Appel de la conscience». Ce panel a connu, en outre, la participation de M. Miguel Ángel Moratinos, Haut Représentant de l'Alliance des Civilisations des Nations-Unies et M. Adama Dieng, Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations-Unies pour la prévention du génocide.