La compagnie d'électricité zimbabwéenne (Zesa) a revu à la hausse la durée des coupures du courant à 24 heures, en raison de l'interruption des importations d'électricité en provenance de l'Afrique du Sud et la baisse de la capacité de production locale. Le délestage sera mis en œuvre au-delà du calendrier annoncé, a indiqué mardi un communiqué de la compagnie publique qui dispose d'un accord non contraignant pour importer jusqu'à 400 mégawatts d'électricité de l'Afrique du Sud voisine. En plus de la sécheresse qui a fortement réduit l'approvisionnement du pays en énergie hydraulique, le Zimbabwe subit de plein fouet les conséquences de sa dépendance de l'Afrique du Sud, elle même contrainte à réduire sa production énergétique pour éviter l'effondrement de son réseau. → Lire aussi : Crise de l'électricité en Afrique du Sud: le rand perd de sa valeur En raison des défaillances au niveau de ses centrales vieillissantes, Eskom a annoncé, lundi, sa décision d'élever les opérations de coupure du courant au niveau 6, soit le plus haut niveau, plongeant le pays arc-en-ciel dans le noir. Le Zimbabwe connaît des coupures quotidiennes d'électricité pouvant aller jusqu'à 18 heures par jour. La situation s'est aggravée suite aux pannes fréquentes de sa principale centrale thermique de Hwange. La sécheresse qui touche le Zimbabwe est la pire depuis une décennie. Elle a détruit les pâturages dans plusieurs régions du pays et causé la mort de milliers de bétails. Dans ce contexte, le Zimbabwe est confronté à une crise économique sans précédent, avec une inflation à trois chiffres, des coupures continues du courant et des pénuries de dollars américains, de médicaments et de carburants qui ont ravivé les souvenirs de l'hyperinflation de 2008 sous l'ancien président Robert Mugabe.