Le Conseil de sécurité, regroupant la totalité des quinze Etats dont les cinq membres permanents ( Etats-Unis, Russie, Chine, Angleterre et France) se réunit ce mercredi 30 octobre – heure américaine – pour voter la prorogation du mandat de la MINURSO. Si, en effet, personne ne peut prédire avec certitude la période fixée à ce mandat, si encore l'exercice du vote n'apporte aucune surprise à la fois dans ses résultats et son modus operandi, le contexte dans lequel il survient est fondamentalement différent. Pour la première fois, le débat sur le Sahara et le processus de règlement se déroule avec l'absence d'un envoyé spécial de l'ONU au Sahara, en l'occurrence le dernier nommé à ce poste, Horst Köhler qui a démissionné il y a quelques mois pour « raisons de santé ». D'où , d'emblée, cette question cruciale : à quoi sert un débat à ce niveau si l'émissaire mandaté au Sahara n'existe pas ? Or, l'affaire du Sahara en elle-même semble évoluer différemment et prendre une tournure dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle pourrait nous surprendre. Le vote du Conseil de sécurité porte essentiellement sur le mandat de la MINURSO, certes, mais que ce dernier soit de 6 ou 12 mois ne changera rien à la nature du conflit, diplomatique s'entend qui perdure depuis 1974, ponctué par l'accord de cessez-le feu de 1991 et la mise en place de la MINURSO, dont la mission a été clairement spécifiée : surveiller l'application stricto sensu de l'Accord et veiller à son respect entre les belligérants. Ni plus, ni moins... Les choses ont changé depuis avril dernier, date à laquelle a été votée la dernière résolution 2448 sur le mandat de la MINURSO de six mois, imposée par un certain John Bolton, ci-devant conseiller pour la sécurité de Donald Trump, limogé par ce dernier et passé par pertes et profits. Ancien proche collaborateur de James Baker, il cachait à peine son hostilité au Maroc et soutenait quasi ouvertement la thèse algérienne et bien entendu le polisario. Au motif que les Etats-Unis devraient réviser leur politique de soutien, entre autres à la MINURSO, dont le coût s'élève à quelque 50 millions de dollars afin de régler les conflits dans la région, John Bolton, faucon perverti, suggérait de réduire son mandat à 6 mois seulement pour faire pression sur le protagonistes – entendez par là le Maroc – afin de précipiter une solution au conflit. On croit savoir que Horst Köhler était soumis à la pression de Bolton, tant et si bien que le dossier du Sahara allait imploser entre les mains des faucons américains et, sin Bolton était encore là, connaître un sort différent. Six mois ou, comme d'aucuns l'avancent déjà un an, le contexte dans lequel surviennent et le débat et le vote, nous interpelle. L'Algérie, partie prenante, est toujours sans gouvernement élu et sans chef d'Etat, elle est plongée dans le marasme et dans un climat de contestation qui n'en finit pas de nous inquiéter. Son ambassadeur aux Nations unies, Sofiane Mimouni et son ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, nourris de la haine du Maroc, n'en mènent plus large, d'autant plus qu'un unanime mouvement de ressaisiments d'une importante partie de pays membres de l'ONU incitent ces derniers à retirer tour à tour leur reconnaissance de la pseudo-rasd. Si l'on s'en tient en définitive au « draft » qui circule « sous le manteau », filtré comme d'habitude par certains, le Conseil de sécurité prorogerait le mandat de la MINURSO de douze mois. Il faut espérer ensuite que raison garder prédominera auprès des dirigeants algériens qui, on ne l'a que trop affirmé, détiennent la clé de ce problème qui détruit chaque jour l'espérance commune de nos peuples à l'unité et à l'idéal maghrébin. Hassan Alaoui