Le régime algérien est décrié à l'international. Après les griefs du Parlement européen c'est autour de l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains de pointer le régime pour ses violations des droits de l'homme. Dans un communiqué, rendu public ce mercredi 9 octobre, cette ONG internationale dénonce une « répression généralisée du mouvement de protestation ». « Dans un contexte de répression croissante des manifestations pacifiques par les forces de l'ordre algériennes, des centaines de personnes ont été arbitrairement arrêtées depuis début septembre, dont de nombreux défenseurs des droits humains », critique l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains, créé en 1997 par l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) en partenariat avec la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH). Cette ONG internationale appelle ainsi à « leur libération immédiate » et « inconditionnelle ainsi qu'au respect des libertés d'expression, de réunion et de manifestation qui sont, à deux mois des élections présidentielles, grandement menacées en Algérie ». Journalistes, acteurs associatifs, militants des droits de l'homme, activistes du hirak...ont été arrêtés par les forces de l'ordre. Arrêtés le 6 octobre, cinq membres de l'association Rassemblement action jeunesse (RAJ) sont accusés d' « atteinte à l'unité nationale ». « Ils ont été placés sous mandat de dépôt par le Tribunal Sidi M'hamed d'Alger », précise, dans son communiqué, l'Observatoire. D'autres membres du RAJ sont incarcérés à Alger depuis le 28 septembre pour « atteinte à l'intégrité territoriale » et « enrôlement de volontaires ou mercenaires pour le compte d'une puissance étrangère en territoire algérien », une charge pour laquelle ils encourent jusqu'à 10 ans de prison, écrit l'ONG. « Le journaliste et lanceur d'alerte Said Boudour, membre de la section d'Oran de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH, membre de la FIDH) et du Comité anti-répression d'Oran, a été placé en garde à vue le 6 octobre pour une publication sur Facebook ». Les charges tenues contre lui sont lourdes. « Chantage », « atteinte au moral de l'armée » et « incitation au boycott des élections ». Il a été remis en liberté provisoire le lendemain. « Son confrère Fodil Boumala, figure emblématique du mouvement citoyen qui n'a eu de cesse de dénoncer les arrestations arbitraires, a lui été arrêté le 18 septembre et reste incarcéré à la prison d'El Harrach », dénonce l'ONG internationale. Des figures du mouvement du Hirak, Samir Belarbi et Karim Tabbou, ont été arrêtés et emprisonnés, respectivement, pour « atteinte à l'intégrité territoriale » et «atteinte au moral de l'armée ». Pour l'Observatoire, « cette vague d'arrestations arbitraires, qui a clairement pris pour cible les défenseurs des droits humains, est un très mauvais signal pour une éventuelle transition vers la démocratie en Algérie ».