Par Yasmine El Khamlichi L'ordre national des vétérinaires (ONV) alerte sur la situation sanitaire des abattoirs et des tueries au niveau national. La majorité des établissements d'abattage des animaux de boucherie ne dispose pas du minima requis en matière d'infrastructures, d'équipements, d'hygiène et de fonctionnement. La situation sanitaire des abattoirs est alarmante. C'est l'Ordre national des vétérinaires (ONV) qui tire la sonnette d'alarme. Dans un communiqué, publié hier, cet organisme professionnel révèle que « seulement 8 abattoirs de viandes rouges sont agréés sur le plan sanitaire, par l'Office nationale de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) ». Et de poursuivre : « Quant aux autres abattoirs, ils ne disposent pas du minima requis en matière d'infrastructures, d'équipements, d'hygiène et de fonctionnement ». Ces professionnels expriment leur colère car cette situation les empêche de mener à bien leur mission. « Ces structures ne permettent pas aux vétérinaires d'effectuer l'inspection sanitaire des viandes rouges conformément à la réglementation en vigueur », selon la même source. L'ONV exprime ainsi son inquiétude par rapport à l'état sanitaire actuel de la majorité des établissements d'abattage des animaux de boucherie et la préparation de leurs viandes au niveau national. D'après le dernier rapport de la cour des comptes, qui remonte à 2017, 698 abattoirs ont été contrôlés sur les 898 existants (dont 181 abattoirs municipaux, 3 abattoirs privés agréés et 714 tueries rurales). Il y aurait donc 200 structures (un abattoir municipal et 199 tueries rurales) qui ne subissent aucun contrôle sanitaire. En d'autres termes, sur un total des 700 abattoirs contrôlés, seuls 5 abattoirs ont été agréés par l'ONSSA en 2017. Aujourd'hui, ils sont 8 abattoirs, selon le communiqué de l'ONV. Ainsi, l'ONV exprime son fort appui à la décision de l'ONSSA de la suspension de l'inspection vétérinaire du contrôle sanitaire vétérinaire des viandes jusqu'à leur mise à leur mise à niveau. Face à cette situation, quelle sera la réaction des autorités concernées ? De leur côté, les associations de protection des consommateurs avaient publié un communiqué dans lequel ils expriment leur indignation par rapport à la situation des abattoirs publics. « Nous avons suivi avec grand intérêt l'état dans lequel se trouvent plusieurs abattoirs publics (municipaux et communaux) ne disposant même pas de conditions minimums de sécurité sanitaire… Ce qui représente un réel danger pour la santé du consommateur qui paie la facture des négligences dans le traitement des maladies qui en résultent », souligne la Fédération nationale des associations des consommateurs au Maroc (FNAC).