Par Wafaa Fathi (*) Dans l'affaire qui secoue l'AFEM depuis maintenant quelques semaines, il ressort que la justice va être saisie, notamment par la présidente de l'Association qui conteste les tentatives de sa destitution, arguant de la « constitutionnalité » de son statut, du score de son élection l'année dernière, soit 65% des voix, et de son action pour la promotion de la femme dans l'entreprise. Nous publions ci-dessous le témoignage de Mme Wafae Fathi qui , sans prendre parti pour l'un ou l'autre camp, en appelle à la raison et défend le principe de justice : En tant que femme citoyenne et œuvrant dans la société civile pour la promotion de l'éducation et l'entrepreunariat féminin, j'ai du mal à comprendre les agissements injustes que vit actuellement l'Afem. Si la présidente, Madame Aicha Laasri Amrani, a été élue démocratiquement avec 65%d e voix et a présenté à l'Assemblée générale son plan d'action, la vision et les objectifs pour développer davantage l'entrepreunariat féminin dans notre pays et a veillé à mettre des actions au service des membres de l'Afem, pourquoi aujourd hui, un comité dénommé « Comité des sages » voudrait-il la destituer et la pousser à démissionner ? Comme un grand nombre de femmes, nous nous posons la question : quelle est la motivation réelle ou cachée de « ce Comité de sages » de vouloir arracher illégalement la démission de l'actuelle Présidente, alors qu'il faut une assemblée générale et un vote à l'unanimité ? Quel est l'intérêt ? N'a-t-on pas pensé à l'impact qui engendrerait le ralentissement des actions et des projets en faveur du développement de l'entrepreunariat de la femme dans notre pays, qui est seulement de 10,25 % ? A mon humble avis, en tant que personne ayant une longue expérience dans la gestion des organisations non gouvernementales, un Comité de sages devrait intervenir en interne, jamais publiquement et médiatiquement, car cela nuit énormément à l'image et à la place de la femme entrepreuneure. Si la mission de l'Afem est de développer l'entrepreunariat féminin, l'association, en toute cohésion avec toutes ses instances de décisions, devrait y veiller, dans le respect de ses statuts et règlement intérieur, et en toute bienveillance oeuvrer dans le calme et la quiétude à consolider les efforts et à trouver des solutions consensuelles de gestion et surtout à ne pas diviser toutes les parties prenantes en allant vers la rupture. Je me pose les questions suivantes: A-t-on pensé à l'image et à la crédibilité de l'AFEM dans la société, auprès des institutions gouvernementales, des partenaires nationaux et internationaux et des bailleurs de fonds? Vouloir destituer une présidente élue démocratiquement à 65 % de votes, nous laisse perplexes sur les raisons de tels agissements. Puisqu'il n'y a pas de faute grave ou de mauvaise gouvernance, pourquoi cet acharnement de vouloir obtenir la démission de la présidente qui est aussi une des principales fondatrices de l'AFEM? Le Comité des sages reproche à la Présidente Aicha Amrani, son incapacité à fédérer les membres et adhérents. L'ayant connue dans le cadre de l'AFEM et par ailleurs dans d'autres cercles associatifs et socio-professionnels, c'est plutôt son point le plus fort, en outre de ses qualités entrepreunariales, en tant que femme chef d'entreprise depuis plus de 35 ans dans le secteur, et pas des moindres, qui est celui des Assurances. En conclusion, fédérer c'est aussi travailler ensemble et non accuser injustement par incompatibilité d'humeur. En toute bienveillance et sagesse, je souhaite que toutes les parties prenantes et toutes les instances de décisions de l'AFEM se ressaisissent et rattrapent le tir pour aller de l'avant, positivement en faveur du développement de l'entrepreunariat féminin au Maroc. (*) – Consultante