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Droit de réponse de Aicha Amrani Laasri
Publié dans Les ECO le 16 - 09 - 2019

Aicha Amrani n'est ni dissoute ni radiée ; elle représente l'AFEM et respecte ses électeurs jusqu'à la décision définitive du tribunal qui est saisi. Il y a vingt ans, un groupe de femmes, dont moi-même, avons créé l'Association de femmes chefs d'entreprise du Maroc. Des pionnières, fortement mobilisées pour le développement de l'entrepreneuriat féminin. J'ai toujours été disponible, présente, mobilisée, impliquée, engagée, fédératrice.
Ma plus grande fierté ?
L'incubateur de Casablanca, le projet phare de l'Afem, que j'ai créé, et accompagné, dans un local de 500 m² au centre de la ville que j'ai obtenu, et ceux que j'ai initiés à Rabat, Marrakech, Tanger, Tétouan, Meknès, El Jadida. Celui de la ville de Fès est en cours. En 2018, je me suis présentée aux élections avec un programme. Ma notoriété m'a valu d'être élue par 65% des voix. Présidente, j'ai demandé la passation des dossiers, pour m'entretenir avec l'équipe permanente et recruter les membres de mon équipe. Les tuiles commençaient à tomber ! Quand j'ai réagi, les fissures étaient bien là et ont entraîné une scission au sein de l'Afem. L'affaire est portée devant les tribunaux, qui statueront sur la légalité des réunions du Conseil d'administration, et de l'Assemblée générale, et sur les décisions prises : ma destitution et ma radiation !
1- Comprendre ce qui s'est passé
Rétention de l'information :
Aucune passation n'a été faite, (voir si un PV est établi et/ou signé par les parties ?). Démissions des principaux précédents supports en ressources humaines de la structure permanente de l'Afem. Une campagne de dénigrement à mon égard débuta, aux fins de ma destitution, sous le prétexte de ne pas avoir pu fédérer assez. Faire du bruit par le biais de certaines présidentes des régions, qui voulaient s'attribuer le titre de présidentes régionales sans passer par la procédure réglementaire (en dehors des statuts) dès le début du mandat, le 19 septembre 2018, juste après les vacances et les reprises. Mon mandat a commencé en juin 2018 pendant le mois sacré de ramadan. Tout reste à revoir, et à faire.
Irrégularités constatées :
Des partenaires de l'Afem m'ont demandé des rapports détaillés sur l'utilisation des fonds qu'ils nous ont attribués. N'ayant pas obtenu ces rapports, j'ai engagé, un expert-comptable, qui a constaté d'importantes irrégularités.
Etonnement, un jour, j'ai découvert que le PC de l'Afem a été endommagé. Je n'avais donc aucun moyen de faire des recoupements.
J'ai annoncé le montant des fonds alloués à l'Afem. Les membres commençaient à poser des questions sur leur utilisation.
Dans ses communications, l'Afem citait les bailleurs de fonds, mais rarement les montants alloués.
D'autres irrégularités ont été notées, qui seront publiées ultérieurement. Des membres m'ont informé aussi, d'autres malversations. Ne pouvant cautionner ces pratiques non-éthiques et non-déontologiques, j'ai exprimé mon indignation. Bien qu'ayant été dans le cercle des fondatrices, je n'ai jamais eu un poste de responsabilité financière au sein de l'association. J'ai toujours travaillé «dans la périphérie». Plus je sortais des irrégularités, plus les tuiles tombaient. J'ai enfin compris ce qui s'est passé.
Dès lors, j'ai reçu des rappels à l'ordre, voire des menaces et l'ordre de démissionner ! Le comité des sages est alors sorti du silence.
2- Le Comité des sages…
pas si sage !
Un tel comité doit régler les problèmes entre les membres dans la transparence et la légalité. Or :
Certains membres du nouveau bureau de la présidente ont été chassés de la réunion du principal CA sans raisons !
Une réunion nommée Conseil d'administration a eu lieu sans convocation !
Des décisions ont été prises sans respect des statuts, et du règlement !
Une past-présidente dans l'illégalité, se substitue aux membres du CA, elle dirige les réunions et prend des décisions.Sortie devant la presse pour atteindre la présidente nationale de l'Afem, et porte ainsi atteinte à l'Afem, à toutes ses membres, et à toute femme, qui veut évoluer dans ce cadre. (un linge sale se lave en famille)
3- Conséquences
Compte bloqué en attente du verdict du tribunal. Les factures, les loyers et les salaires du personnel ne sont pas payés.
Subventions bloquées : les bailleurs de fonds sont informés de ce litige. Plus de versement de subventions avant le verdict final du tribunal.
Atteinte à l'image de marque de l'Afem.
En conclusion
Ne pouvant faire respecter le règlement, je me suis adressée à la justice. Une initiative qui, je l'espère, permettra un renouveau de l'Afem et poussera le «Comité des sages» à œuvrer dans la légalité. Par ces litiges intestins et à cause de cette mainmise d'une certaine «oligarchie», l'Afem a, ces dix dernières années, poussé des femmes chefs d'entreprise à partir. Certaines ont créé des associations similaires. Dès le début de mon mandat, j'ai essayé de rétablir le contact avec ces femmes, car la finalité est de promouvoir l'entrepreneuriat féminin, ce qui n'a pas été apprécié par le Comité des sages. Ces femmes sont des consœurs et non des concurrentes. L'agressivité du Comité des sages n'a de pareil que la gravité des dossiers sulfureux que j'ai déterrés. Je ne permettrais à personne de salir et de pervertir ce beau projet pour lequel je me suis battue pendant vingt ans. En allant à la justice, je cherche à laver mon honneur et à être à la hauteur de mes électrices, que je remercie, qui m'ont fait confiance.


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