Le gouvernement a dévoilé vendredi le cadre dans lequel l'Arcep, le régulateur des télécoms en France, devra mener cet automne les enchères qui doivent permettre l'attribution début 2020 des fréquences mobiles de cinquième génération (5G). Dans un courrier adressé le 2 mai dernier au président de l'Arcep, Sébastien Soriano, et rendu public vendredi, le gouvernement liste quatre critères dont l'Arcep devra tenir compte lors de cette procédure: l'aménagement numérique du territoire, l'équilibre concurrentiel, l'innovation et enfin l'émergence de nouveaux services. "La bonne couverture mobile au bénéfice de tous les Français est un objectif majeur du gouvernement", soulignent dans ce courrier Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des Territoires, et Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances. "Le gouvernement souhaite s'assurer que le déploiement de la 5G ne sera pas limité aux seules grandes agglomérations et que l'attribution des fréquences 5G contribuera à une amélioration de la qualité de la couverture ", soulignent-elles. Le service commercial devra être lancé dès 2020 pour couvrir plusieurs villes avec la 5G, qui permet de transmettre en un temps record un très grand nombre de données, comme de la vidéo ou des flux de coordonnées de géopositionnement. LES ENCHÈRES FLAMBENT EN EUROPE L'Etat souhaite ainsi que le passage à la 5G favorise l'émergence sur le territoire français de nouveaux services dans la santé (diagnostics et opérations à distance par exemple), l'énergie ou encore dans les transports, en pleine révolution avec le développement des véhicules autonomes ou connectés. Le gouvernement prévoit de fixer un prix de réserve d'ici l'été, afin de trouver un juste équilibre entre la défense des intérêts patrimoniaux de l'Etat et le maintien d'une concurrence saine sur ce marché. Il souhaite ainsi permettre "à au moins quatre opérateurs" de pouvoir fournir de la 5G dans des conditions financières acceptables. Orange, Bouygues Telecom, SFR (Altice) ou encore Free mobile (Iliad) ont chacun des projets de développement en la matière. Certains pays européens comme la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Allemagne ont déjà procédé à des enchères pour les fréquences 5G, qui nécessitent de très lourds investissements. Le montant élevé de 6,55 milliards d'euros atteint en octobre 2018 en Italie, l'un des premiers pays en Europe à avoir organisé des enchères, avait déjà suscité des inquiétudes sur la rentabilité financière de l'opération pour les opérateurs. En Allemagne, les enchères d'une partie des fréquences ont déjà permis à l'Etat d'en retirer 5,7 milliards d'euros auprès de Deutsche Telekom, Vodafone, Telefonica Deutschland et 1&1 Drillisch, filiale d'United Internet.