Les « Gilets jaunes », mouvement né sur les réseaux sociaux pour dénoncer la politique fiscale et sociale du gouvernement, sont descendus une nouvelle fois dans la rue à Paris et dans plusieurs autres villes de France, pour le 15ème samedi consécutif, sur fond de fléchissement constant, relevé de semaine en semaine, du nombre de manifestants recensés. De 282.700 durant l'acte I de la protestation, le 17 novembre dernier, le nombre de manifestants mobilisés est descendu à 41.500 manifestants dans toute la France au cours de l'acte XIV samedi dernier, selon des chiffres publiés par le ministère de l'intérieur. Pour l'acte XV en cours, cinq manifestations ont été déclarées après des autorités à Paris, dont trois sous forme de rassemblements, selon la police. Les deux défilés au programme devaient partir en milieu de journée, dont l'une de la Place de l'Etoile à proximité de l'Arc de Triomphe en amont de la célèbre avenue des Champs Elysées. D'autres manifestations ont été également annoncées hors de Paris, en particulier à Clermont-Ferrand (centre), où 3.000 personnes sont attendues. Les manifestations de la semaine dernière à Paris, traditionnelle place forte de la contestation, se sont déroulées globalement dans une ambiance bon enfant avec la participation de 5000 personnes (contre 4000 la semaine précédente). Quelque 23 manifestants ont été toutefois interpellés à la suite de heurts et d'actes de violence dont, généralement, des casseurs issus de groupes extrémistes étaient à l'origine. Excepté quelques incidents mineurs, la même ambiance avait régné dans d'autres villes, notamment à Bordeaux, Nantes, Lille, Caen, Grenoble, Strasbourg, Rennes, Nice, Marseille, Toulouse et Rouen. La semaine dernière, cette contestation inédite avait vu, pour la première fois, une majorité de Français (56%) souhaiter que la mobilisation s'arrête, selon un sondage Elabe. De même, presque deux-tiers des sondés (64%) pensent que les manifestations hebdomadaires «se sont éloignées des revendications initiales du mouvement», centrées notamment sur le pouvoir d'achat, la démocratie directe et les prix du carburant. Pour répondre ne serait-ce qu'en partie aux revendications des «Gilets jaunes», le gouvernement français avait annoncé des mesures sociales d'un coût évalué à 10 milliards d'euros et lancé un «Grand débat national» autour des principales questions sujettes à la contestation sociale. La baisse relevée durant l'acte XIV de la mobilisation des «Gilets jaunes» s'est inscrit dans le sillage des baisses successives déjà enregistrées : 58.600, une semaine auparavant, 69.000 lors des deux précédentes semaines et 84.000, les 19 et 12 janvier, des chiffres sans commune mesure avec les 282.700 manifestants mobilisés durant l'acte I de la protestation.