La France a lancé, jeudi à Marseille, un fonds d'appui aux petites et moyennes entreprises (PME), un "outil pilote" dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée (UPM), doté d'un million d'euros. Envoyée spéciale: Amal TAZI Cet instrument, mis en place dans la perspective de créer un réseau de fonds en soutien aux entrepreneurs des différents pays des deux rives de la Méditerranée dont le Maroc, est financé par trois partenaires publics, l'Agence française de développement (AFD), la Caisse des dépôts française et l'OSEO, acteur français central du financement des PME, et l'association ANIMA, basée à Marseille, qui gère le programme communautaire Invest in Med. Il vise à encourager les PME à investir dans des projets à dimension régionale dans le cadre de l'UPM. Ce fonds a été lancé lors du Forum pour la Méditerranée, organisé par la coprésidence franco-égyptienne de l'UPM, en partenariat notamment avec la Banque mondiale, la BEI, l'AFD, l'Institut Amadeus (Maroc), l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et le World Economic Forum. Ce lancement intervient au lendemain de l'annonce de la création du Fonds InfraMed Infrastructure, premier instrument financier de l'UPM, avec une dotation initiale de 385 millions d'euros, dans l'objectif d'atteindre à terme 1 milliards d'euros. La Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), qui a participé à cette première levée de fonds, a contribué à hauteur de 20 millions d'euros, aux côtés des autres institutions partenaires: la Caisse des dépôts française (CDC-150 millions d'euros), la Cassa Depositi e Prestiti italienne (CDP- 150 millions d'euros), la Banque européenne d'Investissement (BEI- 50 millions d'euros) et la banque égyptienne EFG Hermes (15 millions d'euros). Les intervenants lors du Forum de Marseille, dont Mme Christine Lagarde, ministre française de l'économie, Mme Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat française au commerce, M. Henri Guaino, Conseiller spécial du président français, chef de la mission interministérielle UPM, M. Ahmad Masa'deh, secrétaire général de l'UPM, et M. Stephan Fule, commissaire européen à l'élargissement et à la politique de voisinage, se sont félicités de ces initiatives à même de renforcer la panoplie des instruments de financement mis à la disposition de l'UPM pour la concrétisation de ses projets. Ils ont souligné l'importance de saisir les opportunités de financement offertes que ce soit sur le plan bilatéral (coopération entre les pays partenaires de l'UPM), multilatéral (Politique européenne de voisinage, Banque européenne d'investissement) ou mondial (Banque mondiale etc.), ce qui est de nature à garantir le succès de l'UPM "malgré les difficultés actuelles, en particulier le conflit israélo-palestinien". Le For'UM de Marseille, qui s'appuie sur les conclusions des réunions sectorielles de Paris (25 juin 2009) et d'Alexandrie (30 avril 2009), était ouvert aux représentants des 43, plus particulièrement des ministères en charge de l'Economie, de l'investissement et du budget. Il a été l'occasion de présenter les derniers développements institutionnels de l'UPM, qui a officiellement vu le jour le 4 mars dernier. Destiné aux investisseurs privés et aux bailleurs publics, le Forum a été articulé autour de trois sessions plénières de débat consacrées aux grands enjeux de la zone (les conditions d'attractivité de la zone Méditerranée pour les investisseurs, la convergence économique et institutionnelle en Méditerranée et les moyens de financer l'UPM) et d'ateliers techniques sur les projets concrets développés au cours des deux dernières années. Outre l'institut Amadeus, partenaire officiel aux côtés de nombreuses organisations des deux rives de la Méditerranée au For'UM l'UPM, le Maroc a été représenté à cette rencontre notamment par la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), Attijariwafa Bank et l'Agence de Bassin de la Région Souss Massa Draâ. Un an après la rencontre d'Alexandrie, le For'UM vise notamment à présenter les opportunités concrètes d'investissement au secteur privé sur les grands chantiers de l'UPM - solaire, eau, transports, développement urbain - mais également à traiter des questions relatives à la recherche, aux PME et la protection civile en Méditerranée.