Karim opérateur en agroalimentaire, Hicham en BTP, Yassine en électricité et Ali dans les TIC, jeunes patrons, qui ont fait partie de cette Caravane de l'Export partie un 16 mai de Casablanca pour porter au fin fond de l'Afrique l'expérience et le savoir faire marocains. - Par Abdelmajid Hassani - En fait, ils étaient près d'une centaine d'opérateurs à avoir effectué durant une semaine (16-22 mai) un long périple africain (10.000 KM) qui les a mené successivement au Cameroun, en Guinée Equatoriale et au Gabon, mission pour laquelle ils avaient comme bâton de pèlerin la devise "partenariat gagnant-gagnant". Expérience, savoir faire et compétences étaient les maîtres mots de cette immersion en Afrique centrale où ils sont allés prêcher les vertus de la coopération, du partage et du travail en commun, plus que jamais nécessaires à un moment de crise qui menace de faillite nombre d'économies et non des moindres. Au cours de ce voyage, initiatique pour plusieurs opérateurs, il a été question de l'ouverture nouveaux chantiers de coopération, de la mutualisation des potentialités et des compétences et du lancement de synergies sud-sud, devenus indispensables dans ce monde de globalisation. Ces "missionnaires de la coopération", déterminés, volontaires et décidés ne pliant ni devant les péripéties du voyage ni l'inconfort du climat, ont pu comptabiliser pas moins de 2.000 rencontres d'affaires, dont 750 au à Douala (Cameroun), 450 entre Malabo et Bata (Guinée Equatoriale) et 850 à Libreville (Gabon). Le bilan de ce périple cadre avec les objectifs tracés par Maroc Export, organisateur de cette mission, qui n'a pas été de tout repos tant pour les hommes d'affaires marocains que pour le staff d'organisation, qui devait assurer le déplacement de 120 personnes à travers 3 pays, 4 villes, 5 décollages et autant d'atterrissages. L'activité fut aussi très intense pour M. Abdellatif Maazouz, ministre du Commerce Extérieur, qui a conduit cette mission au coeur de l'Afrique centrale et qui a, à chaque étape, multiplié les rencontres avec les membres de gouvernement des pays visités soit au total plus d'une quinzaine d'entretiens qui ont également concerné représentants d'institutions financières et d'organisations professionnelles. Une mission menée à bien et à terme dans la droite ligne de la philosophie et la préoccupation constantes du Maroc d'encourager la complémentarité et le partenariat gagnant-gagnant, politique qui restera une ligne directrice de la stratégie de développement du pays, comme n'a cessé de le rappeler devant ses interlocuteurs M. Maazouz. Les statistiques sont là et leur évolution donne la preuve des efforts déployés par le Royaume pour promouvoir un partenariat sud-sud équitable et mutuellement avantageux, une coopération volontaire et solidaire avec le continent noir à laquelle adhère pleinement le secteur privé. En 2009, les investissements marocains en Afrique Subsaharienne, ont dépassé 360 millions de dollars US contre 270 millions dollars US en 2008. Ils intéressent divers secteurs (BTP, TIC, Electricité, Finances, à) et se distinguent par le fait d'associer les partenaires locaux. D'abord pour faciliter la communication, la Royal Air Maroc (RAM) n'a de cesse d'étoffer son réseau à travers l'Afrique noire et relie régulièrement Casablanca à 27 autres cités du continent, faisant du Maroc en un véritable Hub ouvert sur l'Europe et l'Amérique. Restons dans la communication, mais téléphonique cette fois, pour rappeler la participation de Maroc Télécom à Mauritel (Mauritanie), à ONATEL (BURKINA FASO), à Gabon Telecom et à la Société malienne de télécom (Sotema). Le secteur financier n'est pas en rade, et deux banques de la place comptent des présences directes dans une dizaine de pays d'Afrique subsaharienne. Sur un plan général l'investissement marocain s'intéresse aux secteurs pointus comme les TIC, (ou e-gouvernement, informatisation des process...), comme aux activités traditionnelles tel les mines, l'électrification, le traitement de l'eau, le bâtiment, les travaux publics sans oublier la santé, l'éducation et la formation. Un investissement dédié à l'intégration économique régionale pour le bien-être des peuples et la prospérité des entreprises de notre continent dans un esprit de "complicité, de complémentarité et de continuité". Autrement dit, explique avec conviction M. Saad Benaddallah, Directeur Général de Maroc Export initiateur de cette Caravane, il s'agit de conforter les relations politiques et d'amitiés existantes, de mutualiser les expériences et les potentialités et de s'inscrire dans la durée et la dynamique de la performance c'est-à-dire dépasser le conjoncturel pour prendre pied dans l'action stratégique. Nombres de rendez-vous sont d'ores et déjà fixés qui pour finaliser les discussions, qui pour signer les contrats, qui encore pour traiter directement des conditions d'implantation. D'autres initiatives, plus politiques, devront venir conforter ce chemin franchi sur la voie de la construction et le partenariat tel la tenue, avant 2010, de la commission mixte maroco-gabonaise ou encore la programmation du 6 au 13 décembre prochain de la 3è édition de la Caravane de l'Export. C'est dire que le Maroc, avec le soutien de ses partenaires, reste décidé à maintenir haut le flambeau de la coopération, du partage et de l'association sud-sud, mais aussi sûre-sûre comme l'a souligné un responsable africain.