Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'Espace, M. Taoufiq Hejira, a souligné, lundi à Rabat, qu'en dépit des avancées enregistrées en matière de renouvellement urbain des villes, il reste néanmoins à définir un mode de conceptualisation et de formulation d'une politique de la ville constituant le cadre par excellence de convergence intelligente des actions sectorielles initiés aussi bien par le secteur public que privé. M. Hejira, qui intervenait lors d'une conférence internationale sur "La politique de la ville", a estimé que ce défi interpelle les différents acteurs pour une nouvelle forme de partenariat, d'adhésion des instances élues et de participation de citoyens dans un cadre de programmation régionalisée. Après avoir souligné que les villes se retrouvent par leur attractivité face à des problématiques d'enclavement, d'exclusion, d'insalubrité et de déficit, le ministre a fait observer que si la politique de la ville telle que vécue dans d'autres pays concerne l'action publique en matière d'intégration dans les quartiers périphériques, au Maroc la politique de la ville concerne aussi les actions de développement et des tentatives de convergence pour une meilleure qualité de la vie urbaine. Le ministre a fait observer, à ce propos, que les programmes engagés par le Royaume visent à améliorer les conditions d'habitabilité et le niveau des services publics notamment dans les quartiers sous-équipés, l'éradication des bidonvilles et le traitement de l'habitat vétuste. Pour sa part, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, M. Youssef Amrani a estimé que la politique de la ville doit s'insérer dans le cadre de la concrétisation du projet sociétal et de la mise en œuvre d'une approche globale intégrée et cohérente, et d'un véritable développement économique, social et urbain qui puisse garantir l'épanouissement du citoyen et répondre à ses besoins essentiels. M. Amrani a souligné la nécessité de favoriser une approche participative, démocratique et transparente privilégiant le renforcement de la participation des habitants, par l'inclusion et la responsabilisation, dans la gestion de la ville et la définition de leurs besoins de manière à renforcer la crédibilité de l'action publique, valoriser les initiatives des citoyens, de la société civile et des opérateurs économiques publics ou privés. De son côté, le président du Conseil de la ville de Rabat, M. Fathallah Oualalou a souligné que la gestion de l'urbanisation au Maroc est devenue au cours de ces dernières années la préoccupation majeure des pouvoirs publics, à l'échelon central et local, ajoutant que le processus d'urbanisation accélérée ne cesse de prendre de l'ampleur avec le temps et la rupture des équilibres traditionnels est assurément à l'origine d'un vaste mouvement de restructuration spatiale. Et de souligner que la dynamique démographique est, certes, une donnée générale à l'ensemble du territoire mais les flux migratoires imposent une nouvelle approche de la gestion et de l'aménagement des villes. Lors de cette rencontre de deux jours qui s'inscrit dans le cadre de la relance du processus de Barcelone, et de l'Union Pour la Méditerranée, les quelque 200 participants débattront de plusieurs questions portant notamment sur les moyens d'amélioration de l'environnement urbain et la qualité de vie dans les villes du pourtour méditerranéen. Cette rencontre qui s'est déroulée en présence de la secrétaire d'Etat française chargée de la politique de la ville, Fadela Amara, est organisée par le ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, le ministère de l'Intérieur, le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'Espace et le Conseil Municipal de la ville de Rabat, en partenariat avec le Secrétariat d'Etat français chargé de la Politique de la ville, la Fédération Internationale pour l'Habitation, l'Urbanisme et l'Aménagement des Territoires et la Confédération française pour l'Habitat, l'Urbanisme et l'Aménagement du Territoire.