L'année 2009 a été une année "très importante" pour le renforcement du partenariat Maroc-Union européenne dans le cadre du statut avancé, a affirmé mercredi la Commission européenne, saluant les "résultats positifs" enregistrés en matière de dialogue politique, et dans les domaines économique et social. Dans un rapport de suivi de la politique européenne de voisinage, rendu public à Bruxelles, l'exécutif européen souligne que cette année "riche en accomplissements" a été couronnée par la tenue du Sommet UE-Maroc en mars dernier à Grenade, "le premier jamais tenu entre l'UE et un pays arabe". "Comme en 2008, le Maroc a été en 2009 un partenaire actif dans la politique de voisinage et a enregistré des progrès dans de nombreux domaines du plan d'action", indique le rapport. Mettant en relief les "avancées" réalisées en matière de démocratie et de protection des libertés fondamentales, le document cite la modification du cadre légal électoral et le bon déroulement des élections communales de juin 2009 "qui ont instauré un quota permettant d'améliorer la représentation politique des femmes". Le rapport fait également état des amendements apportés à la charte communale et la nouvelle loi sur les collectivités locales qui "traduisent la volonté de décentralisation et d'introduire davantage de rigueur dans la gestion locale". Le document relève aussi les efforts du Royaume en matière de lutte contre la corruption, rappelant que l'Instance centrale de prévention de la corruption a commencé ses travaux, et un centre juridique anti-corruption ainsi qu'un numéro vert ont été créés. Concernant la réforme de la justice, la Commission européenne souligne que le discours de SM le Roi Mohammed VI à l'occasion de la fête du Trône en 2009, a défini les orientations de cette Réforme. Le rapport souligne, par ailleurs, que le dialogue politique et stratégique UE-Maroc s'est renforcé au travers des rencontres avec plusieurs instances européennes, et que les concertations dans les enceintes multilatérales se sont considérablement développées, notamment au sein du Conseil des droits de l'homme des Nations unies. "Une coopération très prometteuse a été initiée entre le Maroc et le Conseil de l'Europe", note le rapport, rappelant que le Maroc a été le premier pays non-européen à devenir membre du Centre Nord-Sud du Conseil de l'Europe. Le document souligne, en outre le "rôle actif " joué par le Royaume au sein de l'UPM ainsi que dans le dialogue Afrique-UE. Sur le plan économique, la Commission européenne indique que les deux parties ont finalisé leurs négociations bilatérales sur le règlement des différends commerciaux et sur le commerce des produits agricoles, agricoles transformés et de la pêche. Elle note, par ailleurs, que le Maroc a "résisté" à la conjoncture internationale "défavorable" grâce à l'excellente performance de l'agriculture en 2009 et à la marge de manœuvre budgétaire rendue possible par la bonne gestion des finances publiques des années précédentes. D'importantes mesures de mise en œuvre du plan "Maroc Vert" pour la réforme de l'agriculture ont été prises et une réforme du secteur de la pêche a été lancée, note le rapport, qui cite également les efforts budgétaires déployés par le Maroc dans le domaine de l'éducation et de la santé, l'élaboration d'une charte nationale de l'environnement et du développement durable, et la création en mars 2009 de l'Agence marocaine de développement des investissements, "qui marque la volonté d'améliorer le climat des affaires". Concernant la question de l'immigration, l'exécutif européen met l'accent sur les échanges d'information concernant la migration légale qui "se poursuivent régulièrement". Une meilleure coopération notamment entre le Maroc et l'Espagne a permis de diminuer la migration illégale au cours de l'année 2009, relève le rapport. La Commission européenne rappelle, par ailleurs, que le Maroc a accédé en 2009 à deux protocoles des Nations Unies touchant la lutte contre la criminalité organisée, l'un concernant les armes à feu, l'autre la traite des femmes et des enfants. Elle relève également les efforts du pays dans la lutte contre la drogue, faisant état des "bons résultats" de ses actions de lutte contre la culture de cannabis, notamment par une réduction de l'offre et le démantèlement de réseaux de trafiquants. Concernant le blanchiment des capitaux, le rapport note la mise en place de l'unité de traitement de renseignements financiers en 2009 avec l'appui de l'UE, ajoutant que le Maroc envisage d'adhérer à la Convention européenne sur la cybercriminalité et coopère avec le Conseil de l'Europe sur la formation des juges en cette matière. La procédure pour la préparation des négociations en vue d'un accord stratégique entre Europol et le Maroc a été lancée, rappelle la même source.