La Fédération nationale de l'agroalimentaire (Fenagri) a initié une étude devant conduire à l'élaboration d'une démarche participative pour l'émergence du secteur de l'agroalimentaire, a-t-on annoncé lundi à Casablanca. Cette étude réalisée auprès d'un échantillon de 1.376 entreprises, analyse "les contraintes qui ralentissent ou empêchent le développement du secteur'' et identifie les pistes de travail devant aboutir "à une stratégie globale d'émergence du secteur'', ont précisé les responsables de la Fédération lors de la présentation des résultats de cette investigation. Au niveau des contraintes, l'étude signale la petite taille des entreprises travaillant dans le secteur et le faible niveau de la technologie utilisée, un marché irrégulier au niveau du volume, des prix et de la qualité, une fiscalité inadaptée et enfin la faiblesse de la recherche-développement et de l'innovation. S'inscrivant dans l'état d'esprit de la dimension qu'a pris au Maroc le Partenariat Public-Privé et de la politique des contrats-programmes, l'étude identifie quelques pistes à même de permettre au secteur de l'agroalimentaire de prendre la dimension qui est la sienne, de satisfaire la demande locale et de postuler à l'export. Pour ce faire, la Fenagri demande notamment la généralisation de l'application des textes sur la sécurité alimentaire, l'adaptation du dispositif fiscal et un système incitatif pour accompagner la recherche-développement et la formation. En contrepartie l'organisation professionnelle s'engage à se doter d'un système de veille pour être à l'écoute de toutes les doléances et demandes, la mutualisation des actions de production de l'agroalimentaire national, la conclusion de partenariat avec les instituts spécialisés pour la promotion de la recherche et développement, l'implication des entreprises qui ont un potentiel concurrentiel dans l'export, l'intégration verticale des filières, la création de labels et l'organisation d'actions pour promouvoir les produits du terroir. Le secteur qui ambitionne, à travers sa modernisation, doubler le tonnage traité en matière végétale ou transformée et améliorer son rendement en termes de PIB et d'emplois, s'inscrit dans la stratégie de développement national qui se décline notamment à travers les plans Emergence, Maroc vert, Azur ou encore Rawaj, a-t-on souligné. L'occasion de cette présentation a été saisie pour souligner l'importance de l'agroalimentaire dans l'économie nationale avec 1/3 de la valeur ajoutée industrielle et 1/3 du PIB. Le secteur qui compte quelque 2.040 entreprises représente le quart du tissu industriel national et offre 100.000 emplois directs. En matière d'échange commerciaux, les produits agroalimentaires représentent 9,8 pc des importations et 16,8 pc des exportations (2008).