Les participants à une journée d'études organisée, mardi à Rabat, sur "le rapport de la Cour des comptes et le rôle parlementaire requis", ont mis l'accent sur la nécessité de mettre en œuvre les mécanismes de contrôle dévolue au Parlement pour la consécration de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. Lors de cette rencontre, initiée par "l'association des parlementaires marocains contre la corruption", les participants ont plaidé pour la révision de la loi régissant l'action de la Cour des comptes et de ses structures régionales, en vue de combler certaines lacunes, se félicitant de l'intégrité des juges de cette Institution et des efforts qu'ils déploient dans l'exercice de leur fonction. Dans un exposé présenté, à cette occasion, sur le cadre institutionnel de lutte contre la corruption, le président de l'Instance centrale de lutte contre la corruption, M. Abdeslam Aboudrar, a indiqué que le Maroc a œuvré, parallèlement au développement de l'arsenal juridique, à la consolidation du cadre institutionnel de lutte contre la corruption, à travers la création d'établissements, dont les missions diffèrent et se complètent, et sont composés d'instances juridiques, de contrôle, de médiation, de coordination, de suivi et d'évaluation. Cependant, bien que ce cadre institutionnel se distingue par son caractère global et complémentaire et sa clarté en matière de répartition des rôles et des attributions, a-t-il noté, la pratique a montré certaines contraintes et lacunes qui limitent son efficacité et son rôle, en tant que pilier fondamental dans la politique de lutte contre la corruption. M. Aboudrar a souligné que le parlement est appelé à renforcer son rôle législatif et de contrôle pour assurer une adhésion effective des représentants de la nation à la lutte contre la corruption, mettant l'accent sur la nécessité d'accorder une importance particulière à l'harmonisation des législations nationales aux dispositions de la Convention onusienne de lutte contre la corruption. Pour sa part, M. Mohamed Al-Aaraj, vice-président de l'association des parlementaires marocains contre la corruption, a indiqué dans un exposé sur le rapport de la Cour des comptes et la transparence dans la gestion des fonds publics, que ce rapport met l'accent sur l'importance d'instaurer les fondements de la transparence dans la gestion des fonds publics, à travers le contrôle financier. Le contrôle financier de la Cour des comptes, a-t-il poursuivi, constitue un moyen à même de mettre un terme aux pratiques de nature à dilapider les deniers publics, notant que le Maroc a œuvré à la création de nombreux ponts de communication et d'ouverture en vue de consolider la coopération pour réussir l'expérience de la justice financière, d'autant plus que toutes les conditions sont favorables pour l'émergence d'une culture de gestion moderne et transparente. Il a souligné que la Cour est appelée, plus que jamais, à offrir les garanties de nature à assurer la protection des deniers publics contre toute forme de gaspillage et à aboutir à une gestion moderne, selon les critères de rationalisation, d'efficacité et de transparence. Pour sa part, M. Mohamed Najib Boulif, parlementaire et universitaire, a passé en revue dans un exposé sur "Rapport de la Cour des comptes, lecture dans le contenu et les exigences", les missions menées par cet organisme en tant qu'institution constitutionnelle chargée du contrôle des comptes, de la gestion et de l'utilisation des fonds, entre autres. Après avoir donné un aperçu sur la relation entre la Cour et le parlement, il a souligné qu'il existe plusieurs domaines de coopération entre les deux institutions, citant à ce propos, la réalisation par la Cour des comptes de rapports à la demande du parlement, notamment en matière de contrôle des politiques publiques et d'assistance au parlement pour ce qui est du contrôle de l'action gouvernementale. Le secrétaire général de Transparency Maroc, M. Rachid Filali Meknassi, a insisté, quant à lui, sur le rôle des commissions d'enquête dans la consolidation de la relation entre le parlement et la Cour des comptes, appelant à la nécessité de développer le rendement de cette instance et de mettre à sa disposition des ressource humaines suffisantes pour qu'elle mène à bien sa mission.