Le plan marocain d'autonomie au Sahara constitue "l'unique proposition réaliste" actuellement sur la table des négociations, à même de garantir un avenir viable pour la population du Sahara et répondre aux exigences de la communauté internationale, a affirmé, mercredi à Washington, Peter Pham, vice-président de l'Association for the Study of the Middle East and Africa (ASMEA). M. Pham, également membre éminent du think tank US "National Committee on American Policy" et expert des questions africaines, a souligné que la proposition d'autonomie ne permettrait pas seulement d'affirmer les liens historiques du Royaume avec ses provinces du sud, mais garantirait aussi la paix et la stabilité dans la région. "Il s'agit de la seule solution à même d'assurer la sécurité et la paix revendiquées par la population de ce territoire, les pays voisins ainsi que par l'ensemble de la communauté internationale", a indiqué à la MAP, M. Pham, en marge de la présentation de son dernier article intitulé "Non à un autre Etat défaillant : vers une solution réaliste au Sahara Occidental", au siège du Council on Foreign Relations, un prestigieux institut de réflexion de la capitale fédérale américaine. "Dans le monde actuel, tel que nous le connaissons, il est hors de question de permettre à des Etats non viables d'exister", a-t-il encore affirmé, soulignant que vu les réalités politiques et économiques sur le terrain, un autre Etat non viable dans la région serait une menace, non seulement pour la communauté internationale, mais également pour les personnes qui y seront contraintes d'y vivre. Une telle entité "ne serait pas viable, du moins pas au 21è siècle, notamment eu égard au danger de l'extrémisme qui existe déjà dans la région" et du lien confirmé entre les groupes terroristes et les bandes criminelles opérant au Sahel, qui représentent un danger réel pour l'ensemble des pays, a-t-il estimé. Dans cet article paru dans la revue spécialisée "The Journal of the Middle East and Africa", Peter Pham relève, par ailleurs, que la question du Sahara continue d'être un obstacle majeur à l'intégration des pays de l'UMA, et prive la région de progrès économiques importants. L'ancien sous-secrétaire d'Etat américain en charge du Proche Orient, David Welch, avait aussi récemment souligné que la proposition d'autonomie mise sur la table par le Maroc offre une nouvelle opportunité en appréhendant la question du Sahara de manière novatrice et en y apportant un regard nouveau. David Welch, qui supervisait les relations des Etats Unis avec les pays du Moyen-Orient, s'était dit "ravi" de voir cette proposition "progresser en ouvrant la voie à des négociations meilleures et plus solides", faisant observer que "le Maroc a choisi de prendre les devants et de faire preuve d'esprit d'initiative" en vue de la résolution de ce conflit qui n'a que trop duré.