L'initiative marocaine d'autonomie est la base à toute négociations pour le règlement du conflit du Sahara", a indiqué, mercredi à Washington, M. Herman J. Cohen, ancien sous-secrétaire d'Etat américain aux Affaires africaines sous l'administration de George Bush père (1989-1993). "La proposition marocaine d'autonomie est la solution idoine pour toutes les parties, dans la mesure où elle offre une large autonomie aux Sahraouis", a déclaré à la MAP cet expert dans les questions africaines, en marge de la présentation d'un article sur le Sahara intitulé "Non à un Etat défaillant: vers une solution réaliste au Sahara". Aux yeux de M.Cohen, qui a occupé des postes diplomatiques importants dans plusieurs pays d'Afrique dont le Sénégal, la proposition marocaine est un "excellent compromis", car elle renforce la stabilité dans toute la région d'Afrique de l'ouest et du Sahel. Il a, par ailleurs, souligné que le statu quo dans la région "ne sert pas les intérêts" des populations séquestrées dans les camps de Tindouf en territoire algérien, relevant que ces dernières n'ont "aucune perspective d'emploi ou de développement économique" et risquent par conséquent "d'être attirés par les réseaux terroristes, les cartels de drogue et de trafic en tout genre". "Le Statu quo ne sert pas non plus les intérêts de l'Algérie qui fait actuellement face à la menace grandissante d'Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI)", a-t-il averti, notant que le statu quo risque de déstabiliser toute la région. "Les Etats-Unis ont toujours soutenu l'option des négociations et du compromis et je crois qu'ils doivent continuer à oeuvrer dans ce sens", a-t-il poursuivi, invitant l'Algérie à prendre conscience de la pertinence de la proposition marocaine d'autonomie. "J'invite l'Algérie à réfléchir à cette proposition et à prendre conscience que le statu quo ne sert pas ses intérêts", a-t-il dit, soulignant au passage que la menace terroriste dans la région du Sahel pourrait exacerber "les dangers auxquels fait face l'Algérie". M.Cohen qui a servi pendant plus de 38 ans au sein du département d'Etat américain, a estimé qu'un "Etat indépendant" dans le Sahara n'est "pas viable", Un tel Etat "n'est pas viable au 21ème siècle car il ne pourra tout simplement pas survivre", a-t-il affirmé, en marge de cette rencontre tenue au siège du Council on Foreign Relations, un prestigieux think tank américain de la capitale US. La meilleure solution pour la question du Sahara est d'accepter l'option de "l'autonomie", telle que présentée par le Maroc devant le conseil de sécurité des Nations-Unies en 2007, a-t-il conclu. Dans cet article, paru dans la revue spécialisée "The Journal of the Middle East and Africa", le vice-président de l'Association for the Study of the Middle East and Africa (ASMEA), Peter Pham, revient sur la pertinence de la proposition d'autonomie marocaine, mettant en exergue "les liens historiques incontestables" entre le Maroc et ses provinces du Sud.