La sécurité durable au Maghreb demeure impossible à cause du conflit du Sahara et l'enlisement de cette question, souligne mardi "Nouakchott infos", quotidien à grand tirage (secteur privé). Citant le rapport spécial de l'institut Thomas More, publié récemment à Bruxelles, le journal relève que l'enlisement dans le dossier du Sahara "constitue un risque préoccupant de balkanisation de la région" et que "l'Union Européenne doit soutenir la proposition marocaine d'autonomie". Cette proposition, estime le Rapport, "semble aujourd'hui la seule option réaliste de sortie de crise". ''L'autonomie de gestion proposée par le Maroc prévoit la mise en place d'organes législatif, exécutif et judiciaire au niveau local, dont la compétence portera sur de nombreux domaines", poursuit Nouakchott infos, ajoutant qu'à "l'instar des différents modèles fédéraux européens, l'Etat conservera une compétence exclusive sur les domaines régaliens". "Au moment où les réunions des sept pays de la bande sahélo-saharienne se succèdent à Alger, sans le Maroc, pour tenter d'aboutir à une meilleure coordination de leur action en vue de lutter contre le terrorisme et le crime organisé, voilà que l'Institut Thomas More rend public un rapport sur les relations de l'Union européenne avec le Maghreb", relève le journal. Et d'ajouter "qu'il s'agisse de l'intégration, de la lutte contre l'immigration clandestine ou du terrorisme, le rapport révèle que pour tout le Maghreb, le dossier du Sahara rend impossible l'intégration, limite les investissements étrangers et entretient une atmosphère de suspicion et de confiance entre les acteurs''. " L'enlisement constitue un risque de balkanisation de la région, et un facteur favorisant tout genre de trafic dans cette zone qui comprend l'extrême sud du Sahara, le nord de la Mauritanie et le sud ouest algérien, et dont certaines sous-régions sont difficilement gouvernables, alors que les tensions liées au conflit rendent, là encore impossible, une coopération raisonnée en matière de sécurité", ajoute "Nouakchott infos". Aussi, souligne le journal, "les pays du Maghreb ont-ils progressivement développé un arsenal pour lutter contre l'immigration clandestine en provenance d'Afrique subsaharienne". La quotidien, se référant toujours au rapport, fait état de "certains signaux prometteurs" pour le Maghreb, telles "les réformes politiques au Maroc, le retour progressif de la Libye dans le concert des nations, les récents progrès en termes de démocratie réalisés par la Mauritanie, les réussites économiques de la Tunisie et les succès dans la lutte contre les extrémistes islamistes, etc". Pour Nouakchott infos, "les enjeux de sécurité au Maghreb doivent être abordés dans un environnement élargi au sud, à l'ouest et à l'est, dans une perspective de renforcement des coopérations tant au niveau local (coordination des acteurs de terrain), régional (collaborations interétatiques et régionales), que global (implication de l'UE et des Etats-Unis)", car, estime le journal, "cette gestion intégrée des enjeux permettra de donner une cohérence tout à la fois régionale et durable aux politiques de sécurité".