le parlement britannique, dont la première chambre sera renouvelée à l'occasion des élections du 6 mai prochain, représente le symbole par excellence d'une démocratie qui a fait l'objet de réformes continues depuis sa création il y a plusieurs siècles. Par Abdelghani Aouifia Formé de deux chambres: la chambre des Communes et la chambre des Lords, le parlement britannique siège dans le palais de Westminster, un imposant édifice bordant la rive nord de la Tamise, au coeur de Londres. Destinée à servir de résidence royale, la plus ancienne partie du bâtiment fut construite en 1097, avant que l'édifice ne soit élargi au 19ème siècle dans sa forme actuelle. Composée de 650 sièges suite à un récent découpage, les Communes, la plus importante des deux chambres, a pour principale mission de soutenir le gouvernement disposant de la majorité sans qu'il ne s'agisse là d'un soutien automatique. L'histoire retient que de nombreux projets de loi présentés par le gouvernement ont été rejetés par les Communes. L'ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, avait justement déclaré à la veille de sa démission en juin 2007: "Je peux faire à la Chambre le plus beau compliment qu'il m'est possible de faire, à savoir que du début jusqu'à la fin de mon mandat je n'ai cessé de la craindre". Dans la chambre sortante, le parti travailliste dispose de 354 sièges, suivi du parti conservateur (198) et du parti libéral démocrate (20). Les 30 sièges restant sont distribués entre des petites formations et des députés indépendants. Si la chambre des Communes semble bien établie dans son rôle, celle des Lords a toujours fait l'objet de revendication de réformes, certains politiciens appelant à son abolition pure et simple. En effet, la haute chambre, qui sert également de haute cour, a connu durant le 20ème siècle plusieurs réformes qui ont conduit à la réduction de son pouvoir face aux Communes. Actuellement, le débat porte essentiellement sur la mission et la configuration de la chambre non élue et composée de membres désignés et d'autres de droit. Blair avait initié en 1999 un programme de réforme, abolissant le droit de siéger pour certains de ses membres de droit, à savoir les quelques 700 pairs héréditaires. En 2007, la chambre des Communes s'est prononcée en faveur d'une chambre haute entièrement élue, avant que la proposition ne soit rejetée par les Lords. Le débat sur cette réforme se poursuit toujours, même s'il se heurte à plusieurs obstacles d'ordre juridique et politique. Des politiciens ont averti qu'une deuxième chambre entièrement élue risque de devenir une simple réplique des Communes. Par ailleurs, la législature écoulée a été marquée par le scandale des notes de frais indûment touchés par les membres de la chambre des Communes et qui a porté un coup dur à la confiance de l'électorat dans l'institution législative du pays. Un rapport, publié en février dernier, a conclu que pendant des années, près de 400 parlementaires britanniques ont usé et abusé de ces notes de frais pour se faire rembourser des dépenses qui n'étaient pas liées à leur fonction. Ces notes ont été utilisées par les députés pour se faire rembourser avec l'argent des contribuables des dépenses personnelles allant de la nourriture pour chien au nettoyage de leur piscine. Les conclusions du rapport, largement évoquées durant la campagne électoral menant au scrutin du 6 mai, a notamment recommandé que 390 membres du parlement remboursent un total de plus d'un million de livres sterling d'argent public dont ils ont indûment bénéficié. Le scandale, qui a éclaboussé tous les partis politiques, a poussé plusieurs députés à annoncer leur retrait des prochaines élections, alors que ceux qui ont décidé de briguer un nouveau mandat, risquent fort bien d'être sanctionnés par les électeurs. Le Premier ministre sortant, Gordon Brown, a promis mardi, en annonçant la date du scrutin législatif, de présenter au peuple un plan de réformes en vue de renforcer la transparente de la pratique politique au Royaume-Uni.