Les efforts de développement considérables engagés par le Maroc dans les provinces du sud, qui représentent un taux d'accroissement annuel moyen de l'indice de développement humain (IDH) largement supérieur au taux national, ont été présentés lors d'un panel, organisé lundi à Genève, en marge de la 13ème session du Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU sur "le rôle des Agences régionales de développement dans la promotion des droits économiques, sociaux et culturels". Ouvrant ce panel, qui a eu lieu au Palais des Nations, le directeur général de l'Agence pour la promotion et le développement économique et social des provinces du sud (APDS), M. Ahmed Hajji, a souligné que la contribution au PIB national de ces provinces excède de 50 pc leur poids démographique et que la proportion régionale de création d'emplois, sur les sept dernières années, représente deux fois et demi le poids démographique de ces régions. M. Hajji s'est attardé sur le cas de Dakhla, mettant en exergue l'étendue et la diversité des efforts engagés pour le développement de cette cité à travers l'éradication des bidonvilles, la mise à niveau urbaine et le renforcement du réseau des équipements collectifs de la ville. Il a aussi fait savoir que Dakhla bénéficie d'actions convergentes des pouvoirs publics qui veillent à une gestion intelligente et à la préservation des ressources biologiques, celle des écosystèmes marins, précisant que cette gestion se fait à travers la mise en place d'une réglementation adéquate et d'une infrastructure adaptée, en matière portuaire, de surveillance des côtes et de formation aux métiers de la mer, ainsi que par la valorisation de la pêche artisanale et du pélagique. Il a noté à, ce propos, que la filière de la pêche, industrie comprise, génère aujourd'hui, près de quarante mille emplois privés sur l'ensemble du littoral du sud marocain, et que ce sont plus de trente mille emplois additionnels et autant d'opportunités d'accès à l'emploi au profit des populations locales que le Maroc projette à travers les programmes de développement en cours dans la région, tels que les villages de pêche, le plan Halieutis pour une exploitation éco-responsable des ressources halieutiques et le nouveau port de Boujdour. En outre, a-t-il ajouté, Dakhla recèle un potentiel touristique certain et fait l'objet d'une vision globale de tourisme intégré, qui se décline à travers l'existence d'une offre d'accueil compétitive et d'importants chantiers comme celui de l'aménagement de la baie et d'une future station balnéaire de dernière génération à Graret fertat, et ce dans un respect total des écosystèmes locaux. M. Hajji a souligné, dans ce sens, l'efficience et l'impact au profit des populations, du Programme de développement urbain (PDU), un impact dû à la logique intégrée de ses actions en matière d'assainissement liquide et solide, d'eau potable, de voirie, d'éclairage public, d'espaces verts, d'équipements collectifs. Il a aussi fait part du bouclage du montage technico financier, il y a quelques jours, du projet de station de traitement des eaux usées de dernière génération qui va permettre à horizon 2012, dans un souci de protection durable de la baie de Oued Ed-Dahab et de la ressource hydrique si précieuse, de réutiliser ces eaux usées.
Le directeur général de l'APDS a passé en revue l'effort de développement dont a bénéficié la ville de Laâyoune, métropole régionale du Maroc, dotée d'infrastructures modernes et concurrentielles tel le port Al Marsa, faisant observer qu'il s'agit de l'un des premiers ports pélagiques au monde. L'effort de développement entrepris par le Maroc dans les provinces du sud a été par la suite souligné par M. Emmanuel Direckx De Casterle, économiste et ancien représentant résident du PNUD au Maroc, qui a présenté un rapport sur le développement humain dans cette région du Royaume. M. De Casterle a indiqué que les IDH dans les provinces du sud, qui étaient très inférieurs à la moyenne nationale, ont dépassé ceux qu'on trouve dans les autres régions du Maroc. Aujourd'hui les statistiques montrent qu'aussi bien le développement humain calculé dans les provinces du sud que le rythme de son accroissement sont supérieurs à celui du reste du Maroc, a-t-il dit. Le panéliste a fait savoir que pour ce qui est des trois éléments (éducation, santé et niveau de vie-PIB) sur lesquels se base l'établissement des IDH, les provinces du sud dépassent très largement le reste du Maroc, mais aussi ceux des autres pays arabes et des pays en développement. Il a précisé que l'espérance de vie à la naissance, le pourcentage des accouchements en milieu surveillé, ainsi que le taux d'accès des ménages au réseau d'eau potable, le taux d'électrification, l'assainissement liquide dans les provinces du sud étaient supérieurs à ceux du reste du Maroc. Lui succédant, M. Sidi Saleh Daha, directeur régional de l'Agence à Laâyoune, a abordé les différentes facettes du développement de la province de Boujdour, qui bénéficie aujourd'hui d'une importante infrastructure (nouveau port, routes). Il a aussi passé en revue les réalisations en matière de développement humain, des activités génératrices de revenus, de résorption de l'habitat insalubre (5000 lots en chantier en cours de valorisation), de promotion de la culture locale, d'appui à la société civile et d'équipements socio-éducatifs. Quant à Mme M'Barka Zerouali, présidente de l'Association d'appui aux personnes handicapées à Laâyoune, elle a exposé l'action de cette Association au service des handicapés. De son côté, M. Patrice Burger, directeur du Centre d'actions et de réalisations internationales (CARI), a présenté le programme de sauvetage et de développement des oasis du sud du Maroc, qu'il a considérée comme une expérience originale de développement durable. L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, M. Omar Hilale, modérateur, avait indiqué que l'expériences des Agences régionales de développement procède des choix démocratiques du Maroc et de sa stratégie nationale visant à asseoir sa politique de régionalisation sur le plan politique et administratif sur la base du développement durable et d'investissements économiques capables de créer l'emploi et de générer la richesse et, partant, le bien-être de la population locale. Il a, en outre, fait remarquer que l'Initiative d'autonomie des provinces du sud dans le cadre de la souveraineté marocaine est fondée sur cette même détermination du Royaume de créer toutes les conditions de développement nécessaires à la population de la région pour gérer ses propres affaires locales.