Le baromètre de l'Indice de Développement Humain (IDH) a placé le Maroc à la 130ème place, alors qu'il occupait la 126ème place pour l'année 2008. Une place qui n'a pas manqué de soulever un tollé dans le milieu politique, entre autres, dans le royaume. Le Maroc a perdu sa 126ème place qu'il occupait il y a exactement une année, dans le classement de l'IDH, selon le rapport mondial sur le développement humain 2009 du programme des Nations Unies, publié lundi. Il est ainsi devancé par la Tunisie qui occupe le 98ème rang et l'Algérie le 104ème rang. L'Egypte se place au 123ème rang, le Botswana au 125ème et l'Afrique du Sud au 129ème. Ledit rapport a été basé sur les changements climatiques, la qualité de l'enseignement et l'analphabétisme. Le Maroc conteste ces données et considère que le PNUD ne tient pas compte des récentes évolutions de la situation dans le royaume. Il lui reproche d'avoir utilisé des données anciennes pour calculer l'Human Development Index (HDI) du Maroc qui atteint 0.64. Par ailleurs, les critères utilisés par le PNUD pour l'élaboration de son rapport annuel sur le développement humain dans le monde sont estimés limités. En effet, l'Indice du développement humain fait la synthèse de trois données. Il s'agit de l'espérance de vie à la naissance, le niveau d'instruction mesuré par la durée moyenne de scolarisation et le taux d'alphabétisation ainsi que le PIB par habitant. Ces trois critères ne permettent pas de mesurer efficacement le développement humain. D'autres critères sont de mise actuellement, tels les conditions de vie des citoyens, l'accès à l'eau potable, le taux d'électrification, l'égalité des sexes, entre autres. Par conséquent, les trois critères utilisés par le PNUD, qui évoluent très lentement, ne permettent pas de donner une idée sur le niveau d'évolution du pays et les efforts déployés dans différents secteurs pour dissoudre les déficiences présentes.. M.Taieb Fassi Fihri, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, a laissé entendre dans “Aujourd'hui le Maroc” que le recours à des données statistiques anciennes fausse la pertinence du rapport qui accuse ainsi un déphasage avec la réalité de la situation au Maroc, entre autres, faisant ainsi fi des progrès réalisés dans différents secteurs. Dans la même optique, le Haut Commissaire au Plan, M. Ahmed Lahlimi Alami, réclame la révision des indices composant l'Indicateur du développement humain par le PNUD, au cours de l'année, et a appelé, lors de la tenue du 26éme Congrès international de la population, les pays en voie de développement (PVD) à adhérer au dialogue inauguré par le Maroc avec le PNUD sur l'IDH afin de se «consacrer à déterminer quels sont les critères qui permettraient au mieux d'exprimer la situation du développement humain». Rappelons que l'Indice de Développement Humain est un indice statistique créé par le programme des Nations Unies pour le développement en 1990, dans le but d'évaluer le niveau de développement humain des pays du monde entier. Il établit un minimum et un maximum pour chaque dimension, appelés balises, et indique ensuite la situation de chaque pays par rapport à ces dernières (dont la valeur varie entre 0 et 1) selon le Rapport sur le développement humain du PNUD. Reste que le concept du développement humain est en soi plus large que ne le conçoit l'IDH qui demeure un simple indicateur manquant de précision et d'exactitude.