La guerre que se livrent l'économique et le social a fait de la pauvreté, la crise la plus importante et la plus profonde du monde contemporain. L'IDH (l'indice de développement humain), basé sur la longévité, le niveau d'éducation et le niveau de vie donne une idée plus claire sur le développement réel et la pauvreté d'une une nation. L'IDH fait de nous le 124 ème pays sur 177. Selon tous les experts, la persistance, de par le monde, de cette pauvreté endémique appelle de toute urgence une réplique résolue. Certes, il n'y aura pas de réduction durable de la pauvreté sans une politique macroéconomique judicieuse. Mais il est tout aussi clair, que celle-ci ne peut aboutir si rien n'est fait pour remédier aux disparités sociales flagrantes. Si l'on veut qu'une politique économique et financière stricte -telle que préconisée par le FMI et la banque mondiale- puisse être maintenue assez longtemps pour juguler l'inflation et favoriser l'instauration d'une croissance durable, il faut que cette politique s'inscrive dans une stratégie globale conjuguant la lutte contre la pauvreté, la mise en place d'un dispositif de protection sociale et un effort palpable pour réduire, à terme, les inégalités criantes dans la répartition des revenus. C'est dans ce cadre qu'il faut placer l'INDH annoncée par le souverain au lendemain de l'anniversaire des attentats terroristes de Casablanca. Ceux-ci ont été analysés essentiellement en relation étroite avec le champ religieux alors que leur cause fondamentale est surtout économique et sociale. En s'engageant dans cette voie, Sa Majesté prend le taureau par les cornes en essayant d'endiguer le fléau de la misère. Ainsi, dit-il, "dans une première étape de son lancement, l'Initiative ciblera le renforcement de la mise à niveau sociale de 360 communes parmi les plus pauvres du monde rural, et de 250 quartiers pauvres, en milieu urbain et périurbain, médinas anciennes et bidonvilles". L'INDH, vise à assurer à ces populations, grâce à un budget de plus de 10 milliards de dirhams étalé sur 5 ans, la santé, l'eau, l'électricité, l'éducation par l'alphabétisation et la scolarisation des enfants ainsi que par la création des espaces sportifs et culturels aux jeunes. Ce faisant, Sa Majesté ouvre aussi aux associations caritatives et de développement ainsi qu'aux femmes et hommes de bonne volonté, la porte grande, pour restaurer une de nos grandes valeurs en perte de vitesse qu'est la solidarité, nécessaire pour réussir cette « nouvelle révolution du roi et du peuple » en réduisant la pauvreté à sa portion la plus congrue à défaut de l'effacer complètement.