La chambre des représentants du congrès américain a voté, dimanche soir, en faveur de la réforme du système de la santé, thème cher au président Barack Obama qui remporte ainsi une bataille ayant tenu les Etats-Unis en haleine pendant presque une année. Par Souad Adlani Le feu vert de la chambre basse du Congrès marque le dénouement d'un âpre débat, plein de rebondissements qui enflammait la scène politique américaine depuis l'été dernier. Priorité nationale d'Obama, la réforme a été approuvée par 219 contre 212. Tous les députés républicains ainsi que 34 démocrates ont voté contre ce texte qui devra être signé mardi prochain par le locataire de la Maison Blanche. Immédiatement après le vote, les membres du camp démocrate ont entonné le slogan majeur de la campagne électorale de Barack d'Obama : "Yes we can" (Oui, nous pouvons). Tout au long des débats ayant précédé le vote décisif, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a soutenu que la réforme est nécessaire pour donner un coup d'arrêt aux abus de l'industrie des assurances et apporter une plus grande stabilité économique à la plupart des Américains. Le Congrès "fera ainsi l'histoire, réalisera des avancées et rétablira le rêve américain" en faisant passer la réforme, avait-elle plaidé, insistant qu'il est temps de "compléter le travail inachevé d'une grande partie de notre société". La réforme du système de la santé "est un droit et non un privilège", a martelé Nancy Pelosi. Le sort de cette réforme semblait être tranché avant le vote lorsque le président du caucus démocrate à la chambre basse du congrès, John Larson, avait déclaré à la chaîne CNN qu'on "disposait déjà des 216 voix nécessaires pour faire adopter le projet de loi sur la réforme de la santé". Le soutien au texte accordé lors des débats par le démocrate anti-avortement Bart Stupak et ses partisans a été crucial pour faire passer le projet.
Ce revirement de position est intervenu à la suite de l'annonce par Barack Obama de son intention de signer un décret interdisant l'affectation de fonds fédéraux pour l'avortement dans le cadre du projet de réforme de la santé. Le vote en faveur de la réforme est la mesure la plus importante prise en matière de santé depuis le lancement, en 1965, de "Medicare", un programme qui fournit une assurance maladie aux personnes et ménages à faible revenu. D'un coût de 940 milliards de dollars étalés sur 10 ans, la réforme de la santé ambitionne de fournir une couverture médicale à 32 des 36 millions d'Américains qui en sont dépourvus. La réforme, qui devrait aussi réduire le déficit américain de 138 milliards de dollars sur 10 ans (2010-2019), représente une étape importante vers l'objectif de couverture universelle recherchée par tous les présidents démocrates depuis Harry Truman. Déterminé à obtenir l'aval de la chambre des représentants, Barack Obama avait reporté la semaine passée pour la seconde fois son voyage en Indonésie et en Australie. A la veille du vote, le président américain avait appelé les démocrates réticents de la chambre des représentants à accorder leur voix à la réforme du système de santé. Le chef de l'exécutif américain a également exhorté les députés à transcender leurs divergences politiques en vue de faire passer la réforme qui couronnera, selon lui, l'aboutissement d'une "lutte d'un siècle" en faveur des Américains. Selon le projet d'Obama pour la santé, toute personne est tenue d'être assurée ou payer une pénalité dans le cas contraire, alors que les entreprises de plus de 50 salariés qui ne fourniront pas de couverture devraient payer une pénalité de 2.000 dollars par an par salarié non-couvert. Les petites entreprises et les ménages a revenu limité devront bénéficier de facilités en matière d'impôts et d'aides pour payer l'assurance maladie. La réforme porte également sur une baisse des tarifs "déraisonnables ou injustifiés" imposés aux assurés par des compagnies privées.