Loin des projecteurs des plateaux de télévision et des shows des émissions de téléréalité, l'université de Fès vient de lancer un grand concours pour dénicher les étudiants les plus talentueux non pas en recherches académiques mais en chant et musique. Une sorte de Star'Ac qui pourrait faire de certains étudiants d'aujourd'hui des stars de demain. Par Mourad Khanchouli Le concept de ce programme est simple : Présélectionner les étudiants qui excellent dans le chant ou le maniement d'un instrument de musique et leur dispenser une formation artistique sous la direction de spécialistes. Une autre sélection des meilleurs des meilleurs suivra avant l'organisation d'un grand concert pour la consécration de trois candidats ou candidates qui seront alors pris en charge et aidés à faire leurs premiers pas sur le chemin de la célébrité et peut-être du vedettariat. A en croire les organisateurs, le programme semble séduire les étudiants puisqu'une soixantaine d'entre eux se sont déjà inscrits pour la première séance de présélection, prévue samedi prochain. Les candidatures déposées vont de la chanson marocaine contemporaine, à la musique occidentale, en passant par les musiques andalouse et amazighe, les mawwals et les panégyriques du prophète. Les assidus des ateliers de musique des différents établissements, instituts et facultés relevant de l'Université Sidi Mohammed Ben Abdellah participent en masse à ce concours, à travers des candidatures aussi bien individuelles que collectives. C'est chez les étudiants scientifiques que le concours connaît le plus d'engouement. La faculté des sciences et techniques engrange ainsi une bonne partie des candidatures. Outre les facultés et les écoles publiques relevant de l'université, le concours attire aussi des étudiants des écoles supérieures privées de la cité idrisside. Les différences constatées dans le niveau de participation de tel établissement ou telle faculté peuvent s'expliquer, entre autres, par la période des examens, qui varie d'un établissement à l'autre, et la médiatisation, quelque peu insuffisante, faite à l'organisation du concours. La participation feminine est encore timide Outre la participation féminine qui reste encore timide pour cette première phase qualificative (près du tiers des participants), un autre point est susceptible d'être revu. Celui de la concentration des candidatures seulement à Fès. Les sites de Taounate et Taza n'y sont pas représentés pour le moment. Et pour assurer aux présélectionnés une formation artistique solide, le choix s'est porté sur des professionnels du domaine, de la trempe des chanteurs et compositeurs Nouri, Taieb Ouazzani et Hassnae El Hadi ainsi que du professeur de musique Mohamed Othmani. D'autres artistes pourraient intégrer l'équipe des superviseurs, dans une des phases de sélection. Avant le coup d'envoi des séances de présélection, des talents émergent déjà du lot. Des musiciens et chanteurs professionnels, invités récemment par l'université lors de la journée de la musique, ont été impressionnés par la prestation de certains étudiants. " Avec quelque 50.000 étudiants, l'université Sidi Mohammed Ben Abdellah regorge de talents artistiques, qui n'ont besoin que d'un petit coup de main pour se frayer un chemin dans l'univers musical ", estime le président de l'université, M. Farissi Serghini. "Notre ambition est de contribuer à l'enrichissement de la scène musicale nationale, en encourageant l'excellence dans les domaines artistiques, comme nous le faisons pour les créneaux scientifiques, littéraires et autres", souligne-t-il. Outre l'aspect lié à l'encouragement des artistes en herbe, les organisateurs du concours aspirent à en faire un prélude pour le lancement de nouvelles branches de formation dans le domaine artistique. Ces ambitions ne sont pas irréalistes puisque la participation, aussi bien quantitative que qualitative aux différentes manifestations artistiques au sein de l'université, montre bien l'existence d'un potentiel considérable de talents qui n'attend qu'à être exploité. Reste cependant que la réussite d'un tel concept dépend, en large partie, d'un encadrement de haut niveau et d'un suivi rigoureux afin que ce processus donne naissance à des artistes au vrai sens du terme.