La ville marocaine de Chefchaouen figure parmi les quatre cités du pourtour méditerranéen ayant présenté une candidature conjointe au projet d'inscription de la "Diète méditerranéenne" au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO. La cérémonie de présentation de cette candidature, déjà déposée à l'UNESCO et qui s'inscrit dans le cadre de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (2003), s'est déroulée samedi à la Commune urbaine de Chefchaouen, en présence des élus et autorités locales des quatre villes: Chefchaouen, Soria (Espagne), Coron (Grèce) et Cilento (Italie). Au cours de cette réunion, la première après le dépôt définitif du dossier de candidature auprès du secrétariat de la Convention mondiale du patrimoine immatériel, les participants ont présenté à tour de rôle des exposés sur ce projet qui lie les deux rives de la Méditerranée. Le président de la Commune urbaine de Chefchaouen, M. Mohamed Sefiani a loué cette initiative conjointe, de même que le secrétaire général du ministère de la Culture M. Ahmed Gouitaa qui a salué le rôle de la société civile de la ville et son implication pour faire réussir ce projet auquel d'autres villes à travers le monde avaient postulé. Il s'est également félicité du choix de Chefchaouen qui dispose de tous les atouts pour représenter dignement le Maroc. Pour le représentant du ministère italien des Politiques agricoles, alimentaires et forestières, M. G. Ambrosio, ce projet illustre parfaitement les liens culturels qui unissent les deux rives de la Méditerranée dans divers domaines, en particulier culturel. Mmes E. de Cabo, de la Direction générale de la protection du patrimoine historique au ministère espagnol de la Culture et A. Panayiota, ethnologue au ministère grec de la Culture et du Tourisme ont mis l'accent sur ce projet ambitieux qui, ont-elles affirmé, renforcera davantage les relations entre les deux rives du pourtour méditerranéen. Quant à M. Riffi, conservateur de musée et coordinateur du projet au ministère marocain de la Culture, l'esprit qui a présidé à la tenue de cette rencontre était de définir une action commune dans le cadre de la conservation, la promotion et la mise en oeuvre de la "Diète méditerranéenne", rappelant que cet effort a nécessité deux années de travail, une douzaine de réunions des équipes de coordination et la mobilisation d'une trentaine d'experts et de consultants. Ces réunions se sont déroulées dans un climat de partage et de respect des spécificités des cultures et des identités, a-t-il indiqué, faisant remarquer qu'il s'agit de l'exemple éloquent que la culture demeure le créneau le mieux approprié pour les pays de la Méditerranée pour engager des actions communes étayant notamment l'Union pour la Méditerranée (UMP). Quant à l'Espagnol Reguant, de la "Fondation de la Diète méditerranéenne", il a souligné que parmi les cinq critères requis par l'UNESCO pour l'inscription de cette Diète au patrimoine de l'humanité, figure la forte implication de la société civile. Cette rencontre a été sanctionnée par la signature de la "Déclaration de Chefchaouen" qui représente une Feuille de route pour la concrétisation de ce projet ambitieux. La décision de l'UNESCO est prévue en novembre prochain.