Le rôle de la société civile dans l'élaboration et la mise en oeuvre des Plans communaux de développement (PCD) a été au centre d'une table ronde tenue jeudi à Tanger, à l'initiative de l'Espace Associatif. Cette rencontre, tenue en partenariat avec l'ONG espagnole ACSUR-Las Segovias, s'inscrit dans le cadre d'un cycle de réflexions au sujet de l'intérêt porté par l'action associative à la gestion de la chose publique et la participation de l'acteur associatif dans la préparation des PCD conçus au niveau local et régional. A cet égard, les participants ont souligné l'élan sans précédent que connait l'action associative, avec la présence au Maroc de plus de 40 mille associations, estimant que l'acteur associatif est devenu incontournable dans le processus de développement. Ce foisonnement d'associations nécessite leur renforcement institutionnel et la consolidation de leurs moyens d'action pour qu'elles soient plus efficaces et plus influentes, notamment en perspective de la mise en œuvre, dès 2011, des PCD. A ce sujet, Mme Nawal Asselman, acteur associatif à Tanger, a rappelé que le PCD est un document à valeur politique et stratégique dont la finalité est de définir les objectifs de développement poursuivis par la commune. Il s'agit du fruit d'un processus de planification stratégique participative en mesure de placer les communes, rurales et urbaines, au rang des principaux leviers de développement, a-t-elle expliqué, précisant qu'en vertu des dispositions de la Charte communale, les communes doivent élaborer leurs PCD avant juin 2010. Ces plans s'étalent sur une période de 6 ans (2011-2016) et se déclinent en deux accords contractuels de 3 ans chacun. Ils comportent des mesures pratiques et efficientes favorables à l'émergence d'une démarche de gouvernance locale participative, renforçant l'implication durable des différents acteurs locaux dans le processus de planification et de gestion des projets. Concernant les étapes d'élaboration des PCD, Mme Asselman a indiqué que cette démarche se concrétise sur le terrain, à travers des réunions entre les représentants des communes, la wilaya et tous les acteurs potentiels de développement, avant de recourir à un bureau d'études externe pour mener un diagnostic basé sur une analyse AFOM (Atouts/Faiblesse/Opportunités/Menaces). Ensuite, il s'agit d'établir une vision stratégique pour décliner les actions nécessaires à sa mise en place dans le cadre d'un plan d'aménagement régional et intégré, qui sera défendu auprès des administrations centrales pour adoption, validation et financement ou recherche de partenaires. Par ailleurs, les acteurs associatifs présents à cette rencontre ont mis en exergue le principe de participation citoyenne, qui consiste en l'implication de la société civile dans la mise en place des projets de développement locaux, appelant à l'application de cette approche pour ce qui est des PCD. Le tissu associatif fait désormais partie intégrante du processus de planification du développement, a-t-on affirmé, soulignant la nécessité de renforcer les capacités des acteurs de la société civile pour accompagner la démarche de développement local.