Plus qu'un musée ou un centre culturel, la Légation américaine de Tanger représente une illustration des relations séculaires liant le Maroc et les Etats-Unis, a affirmé le président du Tangier American Legation Institute for Moroccan Studies (TALM), William Zartman lors d'une rencontre à Washington autour de l'histoire singulière de ce monument. Cet édifice a toujours joué un rôle de "témoin du développement réalisé par le Maroc, notamment sous le règne de SM le Roi Mohammed VI", a déclaré M. Zartman à la MAP à l'issue de cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre des festivités inscrits dans le cadre du 20ème anniversaire du Washington Moroccan Club (WMC). Le Maroc, selon ce professeur de l'Université John Hopkins, est un "pays éclairé sur la voie du progrès et de la modernisation et nous sommes heureux d'y être associés". Nonobstant sa vocation de "point de liaison pour les chercheurs américains", la Légation américaine de Tanger s'est toujours fixée pour tâche de s'ouvrir sur son environnement immédiat, et partant, sur la société marocaine", a encore relevé M.Zartman. A l'heure actuelle, la légation américaine de Tanger est considérée comme l'unique monument historique américain situé en dehors des Etats-Unis et la première représentation diplomatique américaine dans le Royaume. En 1777, le Maroc fut le premier pays à reconnaître officiellement l'indépendance des Etats-Unis d'Amérique par le Sultan Moulay Abdellah et en symbole de cette nouvelle amitié le Sultan Moulay Slimane décida en 1821 d'offrir à l'Amérique, en la personne de son président James Monroe, une représentation diplomatique à Tanger. Ainsi, durant plus de 140 ans et jusqu'en 1976, ce don du Maroc allait abriter une représentation consulaire et diplomatique américaine avant d'être reconverti en musée. La légation américaine acquit sa plus grande renommée sous le consulat de Maxwell Blake, qui, arrivé à Tanger en 1910, y séjourna pendant 25 ans en tant que représentant des Etats Unis. En 1976, à l'occasion du bicentenaire de l'indépendance des Etats-Unis, des dons privés collectés auprès d'amis et de nostalgiques de la perle du Détroit ont rendu possible la création d'une fondation qui a converti la légation américaine en musée et centre culturel. Ce musée présente une abondance de gravures et de cartes anciennes du nord de l'Afrique, du mobilier et des peintures de James McBey, Yves Brayer, Charles Baskerville, Cecil Beaton et de Stewart Church. Certaines oeuvres exposées s'intéressent à l'histoire du Maroc depuis le XVIIIème siècle, alors que d'autres évoquent le Royaume tel que perçu par Delacroix ou Matisse. Le musée abrite également une intéressante bibliothèque spécialisée dans l'histoire du Maroc et du Maghreb et a été restauré en 1920 peu avant que Tanger ne soit placée sous mandat international (1906-1956).