Le Maroc a réalisé, durant cette dernière décennie, d'importantes avancées en matière de promotion de la condition féminine, a affirmé, mardi à Rabat, la ministre de la Famille, du Développement social et de la Solidarité, Mme Nouzha Skalli. S'exprimant à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme, Mme Skalli a souligné l'importance de l'élaboration du Code de la Famille qui proclame l'égalité entre les hommes et les femmes, à travers notamment la levée de la tutelle sur la femme, l'égalité entre les deux sexes en ce qui concerne l'âge matrimonial et en faisant du divorce un droit exercé et par l'époux et par l'épouse. Elle a rappelé, dans ce sens, la proclamation du 10 octobre une journée nationale de la femme et la réforme du Code de la nationalité qui donne aux femmes le droit de transmettre, au même titre que l'homme, sa nationalité d'origine à ses enfants nés de père non marocain. Elle a rappelé également la mise en œuvre de la stratégie nationale de l'égalité et l'équité traduite par un agenda gouvernemental de l'égalité, du programme de la budgétisation sensible au genre soutenu par le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et du programme "Tamkine", un programme multisectoriel contre les violences basées sur le genre par l'autonomisation des femmes et des filles. La ministre a relevé, avec satisfaction, l'accès des femmes aux postes de responsabilité et aux postes politiques, précisant, dans ce sens, que le nombre de femmes élues a connu, lors des élections municipales de juin 2009, une croissance de 3.000 pc et que des comités d'égalité des chances ont été créés au sein des conseils communaux. Pour sa part, la directrice du bureau régional de l'UNIFEM, Mme Zineb Touimi Benjelloun a présenté un aperçu historique sur le Fonds qui a été créé en réponse à l'appel des organisations féminines. Basé au Maroc depuis 1999, le Bureau de l'UNIFEM pour l'Afrique du Nord appuie des programmes concernant essentiellement la participation politique des femmes, les réformes et l'application des lois, la lutte contre la violence basée sur le genre et la "gendérisation" des statistiques et des budgets, a-t-elle indiqué. Mme Benjelloun a présenté les principaux axes d'intervention de l'UNIFEM au Maroc, à savoir l'initiative au niveau de l'ancrage stratégique, au niveau du renforcement du pouvoir des acteurs institutionnels et civils et l'habilitation de la femme et le renforcement des acteurs. "Les droits humains des femmes passent par une institutionnalisation systématisée de l'approche genre", à travers l'incorporation de l'égalité entre les femmes et les hommes dans les politiques publiques, a-t-elle expliqué. L'UNIFEM appuie le ministère de l'Economie et des finances dans sa réforme budgétaire visant à intégrer l'approche genre dans l'élaboration du budget et le ministère de la Justice dans la bonne mise en oeuvre du Code de la Famille, a précisé Mme Benjelloun. Le Fonds a appuyé également les ONG féminines dans leur plaidoyer pour réformer certaines lois, comme le Code de la Famille, le Code du travail et le Code de la nationalité, a-t-elle ajouté. Lors de cette rencontre organisée par la Fondation ONA et le cercle diplomatique, les participantes ont présenté les expériences de leurs pays respectifs.