Le directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en France, M. Mohamed Cherkaoui a épinglé l'Algérie pour son rôle dans la pérennisation du conflit du Sahara et des souffrances des séquestrés de Tindouf. Dans un article d'opinion intitulé "Démocratie régionale", publié par le journal "Canarias7", M. Cherkaoui a dénoncé l'obstination de l'Algérie et du "Polisario" à pérenniser le conflit fomenté autour de la question du Sahara marocain et les souffrances des Marocains retenus dans les camps de Tindouf, dans le sud algérien. "Personne n'est assez ingénu pour croire que la position des dirigeants algériens est dictée par l'unique défense de principes juridiques abstraits comme le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes qu'il refuse du reste à certains groupes ethniques et culturels comme les Touaregs", a souligné l'expert marocain. "Garder en otage depuis 35 ans des dizaines de milliers de Sahraouis dans le désert de Tindouf, est humainement insensé", a ajouté M. Cherkaoui se disant scandalisé par le "cynisme" algérien qui n'a jamais atteint de tels sommets. M. Cherkaoui a fait observer, à cet égard, que l'ancien envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara, M. Peter Van Walsum, avait déclaré au journal El Pais que la position du Polisario "contribue au prolongement de l'agonie des Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf" et que l'Algérie joue le même jeu "cruel et inhumain". "Plutôt que de mener un combat d'arrière-garde, les dirigeants algériens devraient écouter les voix de leurs compatriotes pour oeuvrer à l'édification du Grand Maghreb (à) et d'apporter leur pierre à l'édifice commun qui va dans le sens de l'histoire au lieu d'en ralentir la construction", a-t-il suggéré.