L'utilisation des biotechnologies dans le domaine agricole au Maroc est ''bien avancée'' par rapport aux autres pays de la région, mais elle devra être renforcée davantage par l'implémentation de mesures de biosécurité. C'est le constat établi par Dr Driss Iraqi, coordinateur de l'unité de biosécurité à l'Institut national de recherche agronomique (INRA), qui représente le Maroc à une conférence sur les biotechnologies agricoles, organisée du 1er au 4 mars courant par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) dans la ville mexicaine de Guadalajara (nord-ouest). Dans un entretien à MAP-Mexico, Dr Iraqi a expliqué que cette conférence internationale, qui réunit les représentants d'une soixantaine de pays en voie de développement et des ONG spécialisées, vise à impulser l'utilisation des biotechnologies agricoles pour assurer la sécurité alimentaire dans ces pays. L'INRA avait jeté, dès 1997, les bases scientifiques pour introduire les biotechnologies dans le domaine agricole et depuis cette date, les chercheurs marocains ont intégrer ces nouvelles technologies dans l'amélioration de variétés de semences ayant une grande tolérance à la sécheresse et à la salinité. Cette évolution a placé le Maroc à l'avant-garde des pays de la région en matière de biotechnologies agricoles, a relevé l'expert marocain, soulignant qu'il reste, néanmoins, un bon chemin à parcourir pour atteindre un degré satisfaisant dans le domaine de la biosécurité. A ce propos, l'expert marocain a dévoilé un projet de coopération avec un centre de recherches italien leader en biosécurité, qui a fait part de sa disponibilité à former des spécialistes marocains dans ce domaine. La réunion de Guadalajara se veut, dans ce sens, un forum adéquat pour ''tisser des liens de coopération'' entre différents pays dans le domaine des biotechnologies et garantir un usage à bon escient de ces techniques de pointe. Au terme de quatre jours d'intenses débats, a ajouté l'expert marocain, les participants seront en mesure d'établir une ''feuille de route'' pour l'élaboration d'une stratégie adaptée aux pays en développement dans l'utilisation des biotechnologies. La réunion devra également définir les axes de coopération internationale afin d'ériger les biotechnologies en priorité dans la pratique agricole et combattre l'insécurité alimentaire et la faim dans le monde. Evoquant le sujet polémique des organismes génétiquement modifiés (OGM), Dr Iraqi a plaidé pour ''un traitement au cas par cas'' de cette problématique qui sera abordée lors de cette conférence. Pour la FAO, la conférence de Guadalajara est destinée à explorer le potentiel des nouvelles technologies agricoles pour affronter les défis du changement climatique et de la faim et à aborder le problème de l'inaccessibilité et des coûts élevés des biotechnologies brevetées pour les pays en développement et les petits agriculteurs.