Le Maroc dispose actuellement d'une réelle capacité de prise en charge des urgences, a souligné, vendredi soir à Marrakech, la ministre de la Santé, Mme Yasmina Badou. Les événements malheureux survenus dernièrement au Maroc, dont des inondations et l'effondrement du minaret d'une mosquée à Meknès, placent encore la question des urgences et de la gestion des catastrophes au centre d'intérêt du gouvernement, a-t-elle dit dans une allocution lue en son nom par M. Abdelali Alaoui Belghiti, directeur des hôpitaux et des soins ambulatoires au ministère de la Santé, à l'ouverture du 10-ème congrès national et du 5-ème congrès franco-marocain de médecine d'urgence et de catastrophes. Ce double congrès a le mérite d'être un moment privilégié de rélexion, d'échange et d'action pour l'amélioration de la pratique des urgences, a-t-elle ajouté, notant que les trois thèmes principaux retenus pour cette rencontre et qui portent sur "Douleur et urgences", "Urgences pédiatriques" et "Aide médicale urgente" répondent parfaitement aux préoccupations du gouvernement. Elle a également fait savoir que près de 3.800.000 passages aux urgences ont été enregistrés en 2009 dans les hôpitaux publics et que certains établissements hospitaliers font plus de 100.000 passages aux urgences par an, relevant à cet égard que le tiers de cette fréquentation se rapporte à des traumatismes survenus à domicile. La ministre s'est, d'autre part, déclarée très attachée à l'exercice d'une médecine d'urgence de proximité qui doit toutefois s'inscrire dans une démarche de sécurité, de qualité et d'égalité. Elle a, par ailleurs, souligné la poursuite de la mise en place, avec la collaboration de la France, des 11 SAMU (Service d'Aide Médicale Urgente) destinés à couvrir les 16 régions du Royaume, faisant remarquer dans ce cadre que les SAMU de Casablanca, Rabat, Marrakech, Fès et Oujda sont déjà opérationnels dans la phase de régulation des transferts secondaires. Après avoir rappelé que 23 réanimateurs avaient bénéficié en 2009 en France d'un stage de formation en matière de régulation médicale et de médecine d'intervention préhospitalière, Mme Badou a relevé que l'année 2010 connaîtra la mise en place des SAMU obstétricaux ruraux pour réguler les urgences obstétricales afin de contribuer avec d'autres actions à réduire la mortalité maternelle de 227 à 50 pour 100.000 naissances vivantes et la mortalité infantile de 40 à 15 pour 1.000 naissances vivantes à l'horizon 2012. La création en 2004 de l'Institut national des techniciens ambulanciers à Casablanca, en coopération avec la France et Malte, a permis au ministère de la Santé de disposer d'un maillon d'une importance vitale en matière d'urgence préhospitalière que sont les techniciens ambulanciers, a-t-elle conclu. Ce forum médical de trois jours est initié par la Société marocaine de médecine d'urgence et de catastrophes (SMMUC), le Comité de pilotage des urgences à la Wilaya de Casablanca et le SAMU de France. Il réunit près de 4.000 spécialistes marocains et étrangers, dont des Français, des Tunisiens, des Algériens, des Séngalais, des Allemands, des Espagnols, des Belges et des Bulgares ainsi que des experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les autres intervenants ont été unanimes à souligner notamment que la coopération maroco-française en la matière s'inscrit dans la durée et que celle reliant la SMMUC à la Société française de médecine d'urgence porte, entre autres, sur l'échange de médecins urgentistes et sur des projets de formation et d'évaluation des pratiques. La présence d'un grand nombre de spécialistes dans ce rendez-vous annuel témoigne de la soif d'apprendre des acteurs de la médecine d'urgence, ont-ils indiqué. La séance inaugurale, marquée par la remise de diplômes universitaires de médecine d'urgence à sept lauréats, dont un Malien, s'est déroulée en présence notamment de directeurs centraux au ministère de la Santé et de la consule générale de France à Marrakech.