Le parti de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) a affirmé, vendredi à Rabat, que le projet de la régionalisation élargie ouvre un nouvel horizon de réformes institutionnelles. M. Mohamed Achaari, membre du bureau politique et rapporteur de la commission du parti, chargée de la conception de la régionalisation élargie, a indiqué que cette réforme nécessite une vision globale fondée sur la réforme de la référence constitutionnelle qui régule le fonctionnement des institutions, leur homogénéité et leur équilibre. Lors d'une conférence de presse tenue en présence de M. Abdelwahed Radi premier secrétaire du parti, M. Achaari a expliqué, dans la présentation de l'esquisse préliminaire de la conception de l'USFP sur cette question, que la régionalisation élargie nécessite également la réforme et la modernisation des institutions de l'Etat, afin de combiner entre les exigences de la légitimité démocratique, celles de la bonne gouvernance et une construction territoriale équilibrée et rationnelle. Il s'agit également de réformer tous les mécanismes politiques en rapport avec les structures de l'Etat garantissant l'exercice de l'action politique selon les règles de l'éthique et consacrant les valeurs de la citoyenneté et le rôle de l'Etat dans la société. Pour M. Achaari, une vision globale s'impose car la régionalisation ne peut réussir à améliorer les compétences institutionnelles de l'Etat que si une réforme structurelle de décentralisation et de déconcentration est assurée. Il est aussi nécessaire de procéder à la réforme du système de gestion des finances publiques, du système organisationnel de la région, du code électoral ainsi que la loi relative aux partis politiques, a-t-il poursuivi. Pour l'USFP, "la conception démocratique moderne", d'une régionalisation élargie, doit prendre en considération la diversité humaine, culturelle et environnementale du pays, pour construire une identité nationale forte avec un prolongement régional fort. Le parti a, d'autre part, souligné que la réforme doit respecter l'unité de la Nation et qu'elle doit procéder d'un choix irréversible de la démocratisation et d'une nécessité au niveau de l'Etat et des assemblées élues. M. Achaari a également mis l'accent sur la nécessité d'adopter une approche réaliste et projetée dans le futur, notant qu'il importe de définir les régions les prérogatives, les ressources et le système électoral propre à la région. Il a insisté à cet égard sur la nécessité d'un dialogue élargi et l'adoption d'une démarche progressive, tout en élargissant les libertés locales et en développant l'efficacité des politiques publiques. L'USFP insiste d'autre part sur la mise en place de nouvelles bases de redistribution des ressources, fondée d'un côté sur une politique nationale de la régionalisation et de l'autre sur une programmation budgétaire prenant en compte la gestion territoriale du Royaume. La réforme du système électoral, consiste, selon le parti, à redéfinir les positions et les fonctions des communes élues au niveau de la région et garantir leur cohérence et leur coordination. Il propose également la réforme des modes d'élection des conseils régionaux par le scrutin de liste.