Les mutations profondes qu'a connu le Maroc, depuis l'indépendance jusqu'à nos jours, témoignent du dynamisme et de la vivacité de la société marocaine, ont souligné, dimanche à Casablanca, des chercheurs et participants à un débat sur "Les mutations au Maroc d'aujourd'hui". Abdelhay Moueden, Mohamed El Iyadi et Driss El Issaoui, ont ainsi, tour à tour, lors de ce débat, organisé dans le cadre du Salon international de l'Edition et du Livre (SIEL), indiqué que ces mutations, enregistrées à tous les niveaux, reflètent également l'efficience de la société marocaine et son ouverture sur son environnement régional et international. M. Moueden a, à ce propos, fait remarquer que les indices de mutations relevés au Maroc, au lendemain de l'indépendance, ont trait au développement démographique, à l'extension spatiale et aux transformations des couches sociales, outre la mutation au niveau des activités en passant de l'agriculture comme activité principale à celles du commerce et des services. La mutation a touché également le domaine de la communication, en ce sens que plus de 22 millions de marocains utilisent actuellement le téléphone portable et l'Internet, a-t-il poursuivi, ajoutant que le système politique s'est ouvert, de ce fait, sur ces mutations sociales par le biais, entre autres, des conseils consultatifs qui contribuent à l'élaboration des stratégies de l'Etat et qui constituent aussi un moyen de gestion des crises. Il y a également lieu de citer, dans ce cadre, le rapport national du cinquantenaire qui constitue non seulement un instrument mais une plate-forme pour mesurer toutes les mutations qu'a connu le Royaume, a fait remarquer, de son côté, M. El Iyadi, estimant que le Maroc a connu des mutations radicales notamment en matière des valeurs, des pensées, de la cellule familiale qui transite de la grande famille paternelle à la famille nucléaire. Le développement du secteur de l'information a aussi contribué à l'évolution au niveau des valeurs sociales, ce qui a donné lieu à de nouveaux concepts d'appréhension non connus jusque-là, a-t-il noté. Les mutations qu'a connu ce secteur ont été notables surtout à partir des années 90, a rappelé, pour sa part, M. El Issaoui, estimant, toutefois, qu'il y a toujours de l'écart entre la conception et la réalité. Après avoir rappelé la tenue du colloque national sur l'information et la communication en 1993, qui a ouvert un débat franc et serein sur le secteur, il a relevé que depuis, le besoin s'est fait sentir de s'écarter, peu à peu, du journalisme politique et engagé à la pratique professionnelle.