La loi de finance 2010 et sa capacité à apporter des réponses aux enjeux économiques du Maroc dans un contexte de crise économique internationale, ont été au centre d'un dîner-débat organisé vendredi à Rabat. Initiée par l'Association des membres de l'Inspection générale des finances (AMIF) sous le thème "Loi de finance 2010: Regards croisés", cette rencontre, qui se veut un "rituel annuel", vise à ouvrir le débat sur la démarche et les objectifs de cette loi. S'exprimant lors de cette rencontre, tenue à l'occasion du 50-ème anniversaire de l'AMIF, le ministre de l'Economie et des finances, M. Salaheddine Mezouar, a affirmé que la loi de finance 2010 est "volontariste", d'où la nécessité de ne pas changer le paradigme. "La stabilité de notre macro-économie nous a aidé à faire des choix stratégiques", a-t-il indiqué, précisant que, dans ce contexte de crise internationale, le gouvernement a soutenu la demande intérieure et les investissements, amélioré les revenus et diversifié l'économie nationale." Ces choix ont permis de réaliser des performances économiques en matière de croissance, qui s'est établie à plus de 5 pc, et de maîtrise du déficit et des comptes courants, a souligné le ministre, relevant, toutefois, un déficit du commerce extérieur et une baisse des transferts des Marocains résidant à l'étranger (MRE). Pour sa part, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), M. Mohamed Horani, s'est félicité des relations "exemplaires" entre les secteurs public et privé, appelant à insérer le Maroc dans l'économie du savoir. Il a salué "l'audace" du gouvernement en matière d'investissement, de la baisse de l'Impôt sur le revenu (IR) et des mesures prises pour améliorer le secteur de l'habitat, regrettant, toutefois, que l'Impôt sur les sociétés (IS) n'a pas été révisé à la baisse. M. Horani a formulé le voeu de préparer une mesure de nature à inciter les entreprises à l'innovation. De son côté, le directeur du Conseil national du commerce extérieur (CNCE), M. Noureddine Omary, a souligné que le gouvernement se propose d'agir pour promouvoir les exportations nationales. Pour sa part, l'ambassadeur, chef de la délégation de l'Union européenne au Maroc, M. Eneko Landaburu, a rappelé l'impact de la crise financière internationale sur l'UE, soulignant que le Traité de Lisbonne donnera, à cette région, une "approche claire pour établir un espace de prospérité et de sécurité". Il a relevé l'importance d'accélérer les réformes au Maroc, notamment en matière d'amélioration du climat des affaires, et de favoriser une meilleure compétitivité économique. La représentante résidante de la Banque Mondiale au Maroc, Mme Françoise Clottes, a quant à elle exprimé sa satisfaction quant à la démarche et les objectifs fixés par la loi de finance 2010. La présidente de l'AMIF, Mme Latifa El Abida, a souligné le rôle important de l'inspection générale des finances (IGF), une institution au service de toutes les entités qui manient les deniers publics. Elle a rappelé, à cet égard, les valeurs de "rigueur et d'impartialité" qui sous tendent les travaux de l'IGF et qui découlent de leur charte déontologique. Avec le passage de la gestion orientée vers les résultats et la performance, l'IGF se devait "d'assurer la réussite de cette nouvelle culture managériale en enrichissant le contrôle de la régularité et de la conformité par un contrôle axé sur l'efficacité et la fiabilité des systèmes d'information et sur la maîtrise et l'optimisation de la dépense publique", a-t-elle ajouté. L'expertise de l'IGF, a-t-elle indiqué, lui a valu la reconnaissance des principaux organismes de financement internationaux tels la Banque mondiale, l'UE et la Banque africaine pour le développement (BAD). Cette rencontre, qui s'est déroulée en présence des conseillers de SM le Roi Mohammed VI, MM. André Azoulay et Abdelaziz Meziane Belfquih, ainsi que de plusieurs membres du gouvernement, a rendu hommage à des membres de l'AMIF admis à la retraite.