septembre au 8 octobre, apporte "un grand démenti aux défenseurs du choc des civilisations", a estimé le Secrétaire général du Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME), M. Abdellah Boussouf. "Durant les six siècles derniers, il y avait quelques conflits, mais il y avait énormément d'échanges" entre le Maroc et le Vieux continent, a affirmé M. Boussouf lors du vernissage mercredi soir de cette exposition organisée, sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, par le Conseil de la Culture judéo-marocaine (CCJM), basé à Bruxelles, et le CCME en partenariat avec la Mairie de Paris. Il a donné l'exemple des quelque "1500 traités de paix et de commerce signés entre le Maroc et des pays européens entre 1212 et 1325". "Cela veut dire que les relations ont été vivantes malgré l'absence de moyens de communication", a-t-il commenté. "Aujourd'hui plus que jamais, on a besoin de rencontrer l'autre et de ne pas se contenter de notre imaginaire", car il n'y a "pas d'autre alternative si on veut continuer à vivre ensemble que d'approfondir cette connaissance mutuelle dans le cadre du respect", a-t-il relevé devant de nombreuses personnalités marocaines et françaises venues assister vernissage de l'exposition. M. Boussouf a aussi souligné que "le Marocain résidant en Europe", mis à l'honneur dans le 7ème module de l'exposition, "peut se positionner comme un médiateur culturel, une sorte de passerelle entre les deux rives, pour contrer les manoeuvres de groupuscules qui développent des thèses alarmistes dans les deux camps". Pour M. Redouane Adghoughi, ministre conseiller de l'ambassade du Maroc en France, l'un des mérites de l'exposition est de "mettre en évidence l'importance de l'imaginaire tant dans la représentation des Européens entrés en contact avec le Maroc que dans les esprits des Marocains à l'égard de l'Europe". A travers ses sept modules, l'exposition reflète l'évolution des relations maroco-européennes qui se sont établies le plus souvent à partir de représentations, basées sur l'imaginaire, les stéréotypes et les idées reçues, a-t-il constaté. Un constat qui illustre, au fond, un "décalage optique qui en dit plus long sur ceux qui regardent que sur ceux qui sont observés", a-t-il dit en reprenant une formule d'Hubert Vedrine, ancien ministre français des Affaires étrangères. Selon lui, "l'identité ne peut être appréhendée qu'inachevée, son devenir étant conditionné par le temps et les métissages nécessaires", d'où la détermination du Maroc de jeter en permanence "des passerelles de l'entente et de la coopération entre les civilisations, en mettant l'accent sur les dénominateurs communs qui les unissent". M. Pierre Shapira, adjoint au Maire de Paris chargé des relations internationales, a, quant à lui, exprimé l'honneur de sa ville d'accueillir ce "moment extrêmement important", compte tenu de l'importance des liens de coopération qui unissent la capitale française avec plusieurs villes marocaines, notamment Rabat, Casablanca, Marrakech et Tanger. Il a rappelé que le Maire de Paris, M. Bertrand Delanoë, avait émis le souhait d'accueillir cette exposition lors de sa visite courant 2011 au Maroc. M. Shapira a relevé que le choix d'accueillir cet événement s'explique par la présence à Paris et en France, en général, d'une importante communauté d'origine marocaine, qu'il a invitée à visiter cette exposition ouverte en accès libre dans les salons de l'hôtel de ville. L'élu parisien a, par ailleurs, annoncé que le Maroc sera mis à l'honneur une nouvelle fois à la Mairie de Paris en février 2012 à l'occasion de la 18ème édition du "Maghreb des livres", une manifestation littéraire organisée par l'association française "Coup de soleil". Réunissant environ 600 pièces (peintures, documents d'archives et photographies) provenant pour une grande part d'une collection personnelle de Paul Dahan, président du CCJM et commissaire de l'exposition, celle-ci s'articule autour de sept modules qui explorent l'évolution des interactions entre le Maroc et l'Europe du 16-ème siècle à nos jours. A travers ses modules, "L'autre, mon meilleur ennemi", "l'autre, un adversaire à maîtriser", "l'autre, une curiosité", "l'autre, une source de richesse", "l'autre, un sujet ambivalent", "l'aliénation maîtrisée" et "l'autre, un sujet comme moi", l'exposition montre notamment l'évolution du regard européen sur le Marocain. L'étape parisienne de l'exposition est la quatrième après celles de Rabat, de Bruxelles et d'Anvers, en Belgique. Après Paris, elle fera escale notamment à Séville (Espagne), Londres et à New York.