Le Maroc a appelé, mardi à New York, la communauté internationale à aider les Pays les moins avancés (PMA) qui ont subi de plein fouet la crise économique et financière à développer leur capacités de résilience aux crises. "L'expérience de la crise de 2008 a montré que ce sont les PMA qui ont subi de plein fouet ses effets et connu la reprise la plus lente. Doter ces pays des capacités de résilience aux différentes crises et les aider à effectuer les investissements nécessaires pour développer leurs capacités de production et pour générer des emplois durables s'avère un objectif primordial pour la Communauté Internationale", a affirmé l'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Mohamed Loulichki. Le risque de rebondissement de la crise financière et économique de 2007-2008 est "toujours présent", a averti l'ambassadeur qui s'exprimait lors de la réunion du conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). En effet, a-t-il poursuivi, à l'adresse de l'administratrice du PNUD, Helen Clark et des Etats membres, la "reprise demeure fragile et le ralentissement économique pouvant être observé au niveau mondial ne manquerait pas d'impacter la situation économique et social des pays en développement, en affectant négativement les perspectives de réalisation de leurs objectifs de développement". Lors de cette réunion ordinaire, la 2è pour l'année 2011, l'ambassadeur a de même défendu le maintien du soutien aux "pays à revenu intermédiaire", qui demeure "nécessaire", d'une part, afin de rendre irréversibles et durables les progrès réalisés par ces pays en matière de développement, et d'autre part, pour renforcer le rôle qu'ils jouent en matière de coopération Sud-Sud. Le Maroc qui, conformément aux Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi, a fait de la coopération Sud-sud un vecteur important de sa politique étrangère se réjouit du soutien apporté par le PNUD et de son constat que ce type de coopération offre un moyen efficace et peu coûteux pour le partage du savoir-faire et des connaissances en matière de développement, a estimé M. Loulichki. Il a, en outre, abordé les effets des changements climatiques sur la sécurité alimentaire dans le continent africain qui se font déjà sentir avec acuité et se trouvent parmi les facteurs qui sont à l'origine du drame humanitaire qui affecte la Corne de l'Afrique. elon la FAO, la diminution des précipitations et les pénuries d'eau observées dans la région ont provoqué une diminution drastique au niveau de la production agricole. Le Groupe Intergouvernemental d'Expert sur l'évolution du climat avait déjà mis en garde dans son 4è Rapport contre les risques liés à la diminution de la production agricole en Afrique en tant que conséquence immédiate des changements climatiques. Le secteur agricole représente la première source d'emploi et de revenus dans plusieurs pays du continent africain, pouvant atteindre 30 pc du Produit intérieur brut (PIB) pour certains pays et employer 70 pc de leur population active. Dans un récent rapport, la FAO indique que le tiers des aliments produits chaque année dans le monde pour la consommation humaine, soit environ 1,3 milliard de tonnes, est perdu ou gaspillé. "Cela montre clairement, selon M. Loulichki, que le problème de la sécurité alimentaire dans le monde réside moins dans la production que dans le type de gouvernance alimentaire mondiale". Du fait que les pertes alimentaires dans les pays en développement s'effectuent au stade de la production, de la récolte et de la transformation, il est nécessaire dans ces conditions, afin d'aider ces pays à éviter ces pertes alimentaires, d'investir dans le secteur agricole notamment au niveau des infrastructures et des technologies modernes. +ECONOMIE VERTE+ Par ailleurs, dans la perspective de la tenue de la Conférence de Rio plus 20, il est "primordial que le traitement de la question de l'économie verte consacre la priorité à accorder à l'élimination de la pauvreté, qui est un objectif hautement stratégique pour les pays en développement", a poursuivi le diplomate marocain. L'économie verte devrait contribuer à "réduire les disparités entre les pays et non pas à les accentuer, en apportant les ajustements nécessaires qui favoriseraient l'expansion des économies des pays en développement au lieu d'être un frein à leur développement économique et commercial à travers notamment la mise en place de nouvelles restrictions tarifaires et non tarifaires pour l'accès des produits originaires des pays en développement aux marchés des pays industrialisés" a-t-il conclu.