. Le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Mohamed Ouzzine, a réitéré, mardi à Istanbul, l'engagement du Maroc à poursuivre son appui aux efforts de développement des Pays les moins avancés (PMA) et Âœuvrer en faveur d'une coopération renforcée et rénovée, particulièrement dans son espace africain, tant sur le plan bilatéral que dans le cadre des processus de coopération régionaux et sous-régionaux ou de la coopération triangulaire. Intervenant lors de la 4-ème conférence des Nations-unies sur les PMA, qui se tient du 9 au 13 mai à Istanbul, M. Ouzzine a indiqué que le Maroc, dans le cadre d'une politique de coopération sud-sud solidaire, a pu développer une coopération ciblée et diversifiée particulièrement avec les PMA d'Afrique et les pays insulaires. Cette coopération a touché à plusieurs domaines qui vont du développement humain à la coopération technique et scientifique en passant par le renforcement des relations commerciales, a-t-il souligné, rappelant, à cet égard, la décision de SM le Roi Mohammed VI, en 2000, d'accorder un accès libre et sans contingent aux exportations des PMA africains, les efforts du Maroc en partenariat avec les PMA pour la mise en place d'un cadre juridique permettant l'accélération de l'intégration régionale et sous régionale de ces pays, à travers notamment des accords commerciaux et de protection des investissements, des mesures d'incitation pour les opérateurs économiques et l'encouragement de partenariat public/privé. Durant l'année en cours, le Maroc a pris un certain nombre de mesures incitatives visant à promouvoir le commerce et l'investissement entre le Royaume et ses partenaires africains et créer les conditions pour une intégration régionale et sous-régionale, qui permettrait de drainer davantage d'investissement, a précisé M. Ouzzine lors de cette conférence internationale qui se tient, a-t-il dit, dans un contexte international marqué par des troubles politiques, notamment dans la région arabe et en Afrique, "troubles qui posent de nouveaux défis auxquels nous devons apporter des solutions". Le secrétaire d'Etat a saisi l'occasion de cette Conférence, qui constitue le premier grand sommet international sur le développement de la décennie, pour interpeller la communauté internationale sur la situation des PMA, un groupe de 48 pays, dont 33 se trouvent en Afrique, 13 en Asie et un (Haïti) en Amérique, qui restent des "acteurs marginaux dans l'économie mondiale". Les PMA ne représentent que 1 pc du commerce mondial, attirent une très faible part des Investissements étrangers directs (IED) et souffrent encore d'handicaps structurels et n'ont pas atteint dans leur majorité des progrès satisfaisants vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. "Cette situation (des PMA) nous interpelle tous. Nous ne pouvons laisser des millions de personnes vivre dans la pauvreté et la misère. La communauté internationale a une responsabilité morale vis-à-vis des populations pauvres", a dit M. Ouzzine, ajoutant qu'elle doit mener une réflexion concertée et opter pour une approche d'action intégrée pour s'attaquer aux causes profondes et aux contraintes politiques et sociales qui empêchent les PMA de se mettre sur la voie du progrès et de la prospérité.
Le secrétaire d'Etat a plaidé, dans ce cadre, pour une coopération internationale solidaire, efficace et rénovée et des mesures de soutien international, adéquats et spécifiques à chaque pays et à chaque région et sous-région, qui permettent aux PMA de s'engager dans un processus irréversible de développement et d'éradication de la pauvreté. "C'est pour cela que nous appuyons l'adoption d'un Plan d'action, qui soit à la hauteur des attentes des PMA, des besoins de leurs populations et des défis qu'ils ont à affronter. Nous estimons que la communauté internationale doit, dans le cadre de partenariats stratégiques, prendre une nouvelle génération de mesures et apporter un soutien ciblé, assorti d'objectifs précis, mesurables et réalisables grâce à des ressources adéquates", a-t-il dit. Pour ce faire, le Maroc estime nécessaire la mobilisation de ressources financières extérieures et appelle la communauté des donateurs à honorer ses engagement en matière d'Aide publique au développement qui "demeure malheureusement insuffisante". Il plaide également pour l'allégement du fardeau de la dette extérieure des PMA, l'ouverture des marchés devant leurs exportations, en franchise des droits de douanes et hors contingent, et des mécanismes spécifiques d'appui et de renforcement de capacités pour soutenir les PMA dans leur lutte contre les effets des changements climatiques, de la désertification et de la volatilité des prix de l'énergie et des denrées alimentaires. "Le contexte international actuel, porteur de défis complexes, non seulement pour les PMA, mais pour toute la communauté internationale, nous interpelle afin d'agir concrètement et immédiatement, en vue de répondre aux aspirations des peuples pour un monde meilleur, où règnent les valeurs de la démocratie, de la justice, de la paix et de la prospérité", a dit M. Ouzzine, qui conduit une délégation composée notamment de M. Mohamed Lotfi Aoued, ambassadeur du Maroc à Ankara, Mme Zakia El Midaoui, directeur de la coopération multilatérale au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Youssef Imani, directeur de l'Agence marocaine de coopération internationale (AMCI) et Mme Rime Jirari, chargé des organisations internationales au sein du même ministère. Et le secrétaire d'Etat de conclure par un appel pour "une gouvernance mondiale rénovée" qui permette d'anticiper et de prévenir les crises, refléter la réalité du monde d'aujourd'hui et assurer la participation de tous les pays, y compris les PMA, aux processus décisionnels internationaux, pour favoriser l'émergence d'un système équitable, juste et inclusif. 22 chefs d'Etat, 29 Premiers ministres, 10 vice-Premier ministres et 94 ministres, en plus de plusieurs centaines de parlementaires, acteurs du secteur privé et de la société civile et de responsables d'institutions internationales prennent part à la 4-ème Conférence des Nations-unies sur les PMA, dont les travaux seront sanctionnés par l'adoption d'une déclaration politique et d'un plan d'action en faveur des PMA pour la période 2011-2020.